RMC Sport

Rugby - XV de France : un an après le fiasco au Mondial face aux Blacks, où en est-on ?

Les Bleus balayés par les Blacks en octobre 2015

Les Bleus balayés par les Blacks en octobre 2015 - AFP

Il y a un an, la Nouvelle-Zélande infligeait à la France une raclée historique en quart de finale de la dernière Coupe du monde (62-13). Le rugby tricolore se souvient de l’humiliation et travaille pour redorer son blason sur la scène internationale.

C’était le 17 octobre 2015. Les fans de l’équipe de France, si inquiétante mais capable d’exploits face aux All Blacks, espéraient un nouveau miracle en quart de finale du Mondial de rugby. L’espoir laissa vite place au cauchemar. Au Millenium Stadium de Cardiff, les Néo-Zélandais, maîtres absolu du ballon ovale, humilièrent les Bleus (62-13), leur infligeant leur plus lourde défaite en Coupe du monde.

A lire aussi >> France-Nouvelle-Zélande : un terrible enfer pour finir

« Ce sera douloureux jusqu’à la fin de mes jours »

Un an plus tard, le souvenir de cette déculottée reste. Pierre Camou, le président de la Fédération française de rugby, confie à RMC Sport conserver « une blessure » de ce triste soir où les Blacks mirent les Bleus au supplice. Philippe Saint-André, l’ancien sélectionneur tricolore, s’en rappelle également : « C’est un souvenir douloureux. De toute façon, il sera douloureux jusqu’à la fin de mes jours. Un an, ça passe très vite ». 

A lire aussi >> Coupe du monde : les All Blacks humilient les Bleus

Pour Pascal Papé, ce funeste match restera comme son dernier sous le maillot bleu. De quoi marquer sa mémoire. « Forcément, j’aurais aimé que ce match se passe d’une autre façon. Mais voilà, c’est comme ça. Cela fait partie de ma carrière. Ça sera mon dernier match en Bleus, avec une déroute historique ». L’emblématique deuxième ligne du Stade français, qui compte suivre une formation d’entraîneur une fois qu’il aura raccroché les crampons, ne se voile pas la face : « Je ne me cacherai jamais derrière personne. Ça a vraiment été une équipe de France complètement dominée contre les Blacks. Et derrière, les Blacks sont champions du monde sans contestation ».

A lire aussi >> France-Nouvelle-Zélande : Michalak, la triste fin

Travailler, toujours travailler

Depuis le fiasco, bien des choses ont changé. Guy Novès a succédé à Philippe Saint-André. Mais l’ex-entraîneur du Stade toulousain a conscience du chemin qu’il reste à parcourir pour au moins se rapprocher des Blacks : « On sent que l’écart ne s’est pas réellement réduit. Et il ne se réduira pas à coups de baguette magique parce qu’on a pris des décisions. Il faut travailler pour réduire cet écart ». La débâcle du Mondial 2015 a accouché d’une réflexion dans l’esprit du sélectionneur : « Qu’est-ce qu’il faut faire pour que nous jeunes puissent rivaliser avec les meilleurs du monde ? »

Le Tournoi des Six Nations 2016 est passé par là, et le chantier reste énorme pour le XV de France, avant-dernier de la compétition avec deux victoires et trois revers. C’est même tout le rugby tricolore qui, depuis, réfléchit aux méthodes à mettre en œuvre pour se remettre sur les bons rails. « J’ai le sentiment qu’après ce match-là (la déroute contre la Nouvelle-Zélande, ndlr), le rugby français et la Ligue se sont aperçus qu’il fallait améliorer le statut des joueurs. Et le statut de l’équipe de France », note PSA.

Des jours meilleurs sont à venir

En novembre, le capitaine Guilhem Guirado et ses coéquipiers affronteront les Samoa (le 12 à Toulouse), l’Australie (le 19 à Saint-Denis) et la Nouvelle-Zélande (le 26 à Saint-Denis). Ce sera l’occasion de voir si les prémices d’un renouveau bourgeonnent ou non. Pierre Camou compte toujours sur la cellule technique élaborée avec la Ligue et ses propositions.

« Une convention Fédé-Ligue a été signée, qui permet à l’équipe de France d’avoir de meilleures possibilités de préparation », explique le dirigeant. Ce dernier reste prudent : « Je ne dis pas pour autant que nous allons tout de suite gagner ». Guy Novès se veut optimiste : « Je pense que dans les mois ou années à venir, l’équipe de France progressera et apportera du plaisir aux gens ». Le plus tôt sera le mieux.

N.B. avec J.R. et J-F.P.