Stade toulousain: "Nous ne sommes pas des surhommes": Ange Capuozzo raconte sa période de dépression

Ange Capuozzo à coeur ouvert. L'arrière ou ailier du Stade Toulousain s'est confié, samedi à L'Equipe, sur les mois difficiles vécus il y a tout juste un an. L'international italien (23 sélections), pourtant dans un moment faste de sa carrière sportive, raconte alors avoir perdu goût à la vie.
Le déclencheur? Une commotion cérébrale subie face à la France, lors de la phase de groupes de la Coupe du monde 2023. Le feu follet transalpin, déjà frappé par les blessures tout au long de la saison, sera très touché de voir son parcours au Mondial s'arrêter prématurément. "Plus rien ne me procurait d’émotions", raconte-t-il. "Même le positif ne me rendait plus heureux. Je ne profitais plus de la vie."
"Je ne voulais pas me plaindre alors que je venais de vivre une Coupe du monde"
Le rugbyman de 25 ans vit alors une période qu’il qualifie de "dépression", bien que celle-ci n’ait pas été officiellement diagnostiquée par un médecin. "Au fond de moi, je le savais, mais je n’ai rien dit. Je ne m’autorisais pas à vivre ce genre de chose. Je n’avais pas le droit (...) C’était une forme d’humilité vis-à-vis de ceux qui galèrent plus que moi, qui ont des problèmes de santé, d’argent. Je ne voulais pas me plaindre alors que je venais de vivre une Coupe du monde et que je joue dans le meilleur club du monde."
Ange Capuozzo confirme s'être accompagné par un professionnel ("Personne ne dit vraiment qu’on le fait. On sait pourtant que beaucoup s’entourent, se font aider. Il faut l’assumer") qui lui a permis de sortir la tête de l'eau. En mission désormais, le sportif s'attache à éveiller les consciences du plus grand nombre sur ce délicat sujet de la santé mentale, encore tabou dans le monde du rugby.
"On a beau dire qu’on est blindé, c’est le propre de ces périodes", poursuit-il. "Une dépression ne prévient pas. On a du mal à mettre des mots dessus. Raison pour laquelle elles sont difficiles à appréhender. Cependant, la connaissance de ces périodes permet de savoir qu’il y a une porte de sortie. (...) Il faut faire passer ce message: la porte de sortie existe!"