Carton des abonnements, vente des produits dérivés, partenariats qui explosent: la success story économique de l’UBB

En pleine progression sur le terrain depuis plus de quatre ans, l’UBB est en train de tisser sa toile économiquement sur la région. Entre un stade à guichets fermés, la vente de produits dérivés qui explose et les demandes de partenariats qui ne cessent d’augmenter, Bordeaux-Bègles est en train de devenir un modèle de réussite pour le Top 14.

Depuis un an et demi, n’essayez pas de trouver des billets pour assister à un match de l’UBB à Chaban-Delmas. Malgré les 32.500 places de l’enceinte, les rencontres se jouent désormais toutes à guichets fermés. "C’est génial parce qu’on a passé quelques années où on n’était pas nombreux à Chaban", confie Elodie Richard, la présidente des Burdigalais, club de supporters de l’UBB qui soutient son club depuis plus de 10 ans. Depuis deux ans, Chaban-Delmas est plein à chaque match, c’est guichets fermés sur guichets fermés. "L’UBB entraine le Girondin avec lui, ça vient des quatre coins de la région."

Les résultats sportifs continuent d’amplifier le phénomène. Lors de la saison 2021-2022, Bordeaux-Bègles comptabilisait 8.000 abonnés. Cette saison, ils seront plus de 22.000, 5.000 de plus que la saison dernière. Le club a même dû stopper la campagne d’abonnements face à la demande et la billetterie du club était totalement saturée lors de l’ouverture de cette campagne. "Il y avait cette frustration de pas pouvoir être au stade pour vivre au plus près cette ambiance folle de Chaban-Delmas", raconte Thibault, qui s’est battu pour décrocher son abonnement cette saison. "C’était à guichets fermés à chaque match, impossible de trouver des places. Du coup avec huit potes, on s’est abonnés et on a pris deux rangées pour vivre ça de l’intérieur..."

Chiffre d'affaires du merchandising doublé en une saison, 100 partenaires de plus

Le modèle économique de l’UBB est en pleine explosion et les résultats sportifs y sont pour beaucoup évidemment. "On avait connu une petite stagnation il y a 5 ans mais tout est reparti de plus belle avec l’arrivée de Yannick Bru et les résultats qui ont suivi", précise le président Laurent Marti. "L’année dernière a été exceptionnelle!" Le merchandising des produits dérivés est également un vrai carton. Les boutiques éphémères ouvertes lors des matchs affichent complet jusqu’au coup d’envoi. En 2024, l’UBB a ouvert un grand magasin de plus de 300m² sur les quais de Bordeaux. Un succès. "On a presque doublé, la saison dernière, le chiffre d'affaires par rapport à la saison d'avant", détaille Laurent Marti. "La victoire en Coupe d’Europe nous a permis de passer de 750 à 850 partenaires."

L’image de l’UBB est attractive grâce à ses performances et ses stars du XV de France, Louis Bielle-Biarrey, Damian Penaud, Matthieu Jalibert... "Depuis la fusion, c’est le club qui a la plus belle progression du Top 14", témoigne Charlotte Huppert, responsable communication de Mano Mano, place de marché en ligne de référence pour le bricolage, l'aménagement et le jardinage. "Pour Mano Mano, l’UBB c’est un club sérieux, en devenir, avec une super trajectoire. C’est aussi un développeur de talents qui construit la nouvelle génération du rugby qui joue avec le XV de France. Avec ce partenariat, on va développer notre notoriété."

Marti: "Je ne suis plus obligé de couvrir d’éventuels déficits"

Dans un championnat ultra-concurrentiel, Bordeaux-Bègles a su trouver un modèle économique qui lui permet de générer des ressources. "Je ne suis plus obligé de couvrir d'éventuels déficits, qui n'ont jamais été non plus très conséquents quand même, il faut le dire", confirme Laurent Marti. "Mais on est même passé en positif, on a une situation favorable, ce qui nous permet d'investir plus au niveau du club, de la formation, des structures à Chaban, pour essayer de mieux accueillir nos partenaires et nos supporters. Et c'est un élément aussi important pour la pérennité du club."

Après bientôt 20 ans d’existence, l’UBB est encore un club jeune qui a encore une vraie marge de développement économique. "Aujourd’hui, je crois qu'on peut dire qu'il y a grosso modo cinq à sept clubs qui reposent principalement sur la générosité d'un président qui a très bien réussi dans les affaires ou qui s'appuie sur un grand groupe", poursuit Marti. "Le reste s’appuie sur des économies qui s'autosuffisent. Et c'est, aujourd'hui, le cas de l'UBB depuis 2-3 saisons." L’an passé, l’UBB affichait une moyenne de 32.864 spectateurs par match (plus que la capacité de Chaban grâce à une affiche délocalisée au Stade Atlantique). La meilleure affluence d’Europe pour un club de rugby.

Nicolas Paolorsi, à Bordeaux