Comme Kylian Mbappé, Antoine Dupont s'attaque à la question des droits à l'image pour les rugbymen

"Ce n’est pas correct de ne pas autoriser les joueurs à utiliser leur image personnelle dans un cadre publicitaire." Après une question posée en conférence de presse sur ses droits à l’image, Antoine Dupont est revenu en longueur sur les règles entourant les revenus liés aux contrats publicitaires des joueurs.
On le sait, la Ligue Nationale de rugby encadre assez strictement les joueurs et les clubs pour éviter toute dérive. Notamment via le salary cap, fixé à 10,7 millions d’euros par saison pour les clubs de Top 14. Ce salary cap englobe à la fois les salaires des joueurs, mais également tous les revenus que ceux-ci pourraient obtenir via un sponsor individuel aussi partenaire du club.
Un manque à gagner important
C’est le cas notamment pour Antoine Dupont avec la marque Peugeot: "Les règles nous empêchent aujourd’hui d’utiliser notre image individuelle à travers des contrats de pub classiques comme je peux en avoir en dehors. Si un partenaire veut utiliser mon image et faire un contrat, ce contrat sera retoqué dans le salary cap."
En clair, tout l’argent gagné par les joueurs sur des campagnes individuelles liées à des sponsors du club va être ajouté au salary cap. Un choix établi au départ pour éviter que les clubs contournent la règle, en payant leurs joueurs via des contrats publicitaires. Les clubs doivent donc limiter ces partenariats, ou déduire du salaire du joueur l’argent gagné via son contrat publicitaire, pour ne pas faire exploser le plafond du salary cap.
"Ce contrat Peugeot me prend du temps", explique Antoine Dupont. "C’est exactement le même contrat que j’ai avec d’autres, j’ai des sollicitations, un tournage pub qui m’a pris 4 heures, j’ai dû aller au Mondial de l’Auto à Paris. Je dois me rendre disponible, mon image est utilisée à l’international et finalement ce n’est pas de l’argent que je gagne en perso car ça passe par mon club."
Un combat mené par le capitaine des Bleus
Antoine Dupont s’est donc saisi de ce dossier, qui concerne une grande partie des internationaux français, tous ceux qui peuvent prétendre à des contrats de sponsoring individuels.
Mais malgré le soutien du syndicat des joueurs Provale il ne parvient pas à convaincre la Ligue: "On espère que ça va avancer. Et même dans leur droit de regard, ils sont de plus en plus invasifs en nous demandant de citer tous les partenaires qu’on a, avec le club ou pas. Ils veulent connaître tout notre patrimoine, on arrive un peu dans une chasse à la sorcière ou ils veulent démasquer les tricheurs mais ça en devient ridicule."
Le capitaine du XV de France dénonce donc un "réel manque à gagner pour les joueurs", qui seraient les seuls à ne pas profiter des bons résultats économiques du rugby français: "Ça fait quelques mois qu’on en discute entre nous, ça reste très frustrant, le salary cap baisse, en équipe de France il y a eu des difficultés financières après la Coupe du monde également. Et nous les joueurs on se retrouve dans un rugby dont la popularité grandit grâce à nous, et on n’en est pas bénéficiaires. Nos salaires stagnent voire baissent et on ne peut pas utiliser notre image, ça commence à faire beaucoup."