FFR: un nouveau membre démissionne de la Commission d'appel et assume "un acte fort"

Bernard Laporte et Mohed Altrad - AFP
A ce rythme, la commission d’appel de la Fédération Française de Rugby n’en aura bientôt plus que le nom et va ressembler à une coquille vide. Après Philippe Peyramaure, Benjamin Peyrelade, Julien Bérenger et Vincent Chaumet-Riffaud, c’est au tour de Patrice Michel de présenter sa démission. Secrétaire général de l’instance et membre depuis quatre ans, il a contacté le président Jean-Daniel Simonet mardi soir pour lui annoncer la nouvelle, ainsi qu'au directeur de toutes les commissions de la FFR. "Et je vais envoyer un courrier rapidement", ajoute-t-il.
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Pour rappel, cette commission est dans la tourmente depuis les révélations par le Journal du Dimanche de pressions présumées de la part de Bernard Laporte, président de la FFR, pour réduire les sanctions touchant le club de Montpellier et son président Mohed Altrad. Pour autant, Patrice Michel ne veut pas s’exprimer sur le fond. Mais on sent chez lui un certain aplomb concernant la situation: "Je ne siégeais pas ce jour-là. Je laisse donc aux trois membres qui l’ont fait le loisir de s’exprimer, d’indiquer de manière concrète ce qui a pu se passer. Mais je me suis entretenu avec d’autres démissionnaires et j’ai une totale confiance en eux. Et je peux vous dire que d’autres vont suivre".
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"Un manque évident de crédibilité et de confiance"
Patrice Michel ne se sent plus capable de continuer dans ces conditions. Ces motivations sont claires: "J’estime que les conditions ne sont plus sereines pour siéger. Eu égard à ce qui s’est passé, et même si je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants, les conditions ne sont plus réunies. Et puis j’ai des valeurs personnelles et professionnelles qui m’empêchent de continuer". Pour lui, l’atmosphère qui règne aujourd’hui autour de cet organe décisionnaire (qui a repoussé par ailleurs l’audition de l’entraîneur du Racing 92 Laurent Labit, convoqué ce mercredi pour avoir dit que le président de Montpellier Mohed Altrad avait "acheté la Fédération") est néfaste. "Il y a un manque évident de crédibilité et de confiance. Ce n’est pas sain".
"Je pars avec des regrets"
Il s’insurge toutefois contre l’idée que des membres de la commission soient pilotés à des fins politiques, notamment dans un conflit entre Ligue et Fédération. "Ce sont des gens au-dessus de tous soupçons. Des juristes, dont le mode de fonctionnement est clair et transparent. Parfois nous étions d’accord, d’autres fois non. Mais en quatre ans, nous avons toujours pris des décisions équilibrées. Aucune d’ailleurs n’a été infirmé par le CNOSF". Et il va même quitter cette fonction à contrecœur: "Oui c’était une décision difficile à prendre et je pars avec des regrets. J’avais plaisir à aller chaque fois à Marcoussis et à statuer sur ces dossiers. Je m’y sentais bien".
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Pour Patrice Michel, son geste est "un acte fort". Et cette cinquième démission ajoute de la pression sur les épaules de Bernard Laporte qui, après avoir rendu visite à la ministre des Sports Laura Flessel ce mardi, s’est défendu dans les colonnes du journal Le Parisien: "Ça vient de gens qui ne supportent pas de me voir à ce poste. J’ambitionne de réformer le rugby français au profit du rugby amateur et de l’équipe de France, ce qui dérange". Mais quand il indique que Philippe Peyramaure, premier membre démissionnaire de la commission d’appel (nommé par la Ligue Nationale de Rugby), est "instrumentalisé", c’était sûrement sans compter sur ces départs en cascade. L’imbroglio est là. Le feuilleton continue.
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