Toulouse croque Toulon

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Le patron a dit stop. Champion de France en titre, Toulouse a rappelé à Toulon, invaincu jusque-là qu’il n’était que son dauphin. Malgré un avant-match pollué par l’affaire des «vacances» de certains cadres toulonnais, les hommes de Guy Novès ne se sont pas laissés griser. D’ailleurs, si huit des joueurs les plus utilisés par Bernard Laporte depuis le début de saison étaient absents, Masoe, Van Niekerk, Armitage, Giteau ou Palisson prenaient place sur le banc.
Dans un Stadium plein comme un œuf, noyé sous la pluie, mais chauffé à blanc par l’apparition sur la pelouse du handballeur Jérôme Fernandez pour donner le coup d’envoi, les partenaires d’un McAlister en mode « Expert », n’ont laissé aucune chance à la dernière équipe venue les battre sur leurs terres (3-6, le 20 février 2010). « On ne s’attendait pas à faire toute une saison sans perdre de match. Cette première défaite n’est pas un drame et il n’y a pas eu d’impasse, a commenté Olivier Azam, entraîneur des avants du RCT. On a géré notre effectif, on a intégré de jeunes joueurs, on a tenté de nouvelles choses. Ce qu’il faut retenir, c’est surtout que l’état d’esprit était là, même si l’écart est important à la fin. »
McAlister étincelant, Michalak en dedans
En effet, il a suffi de 26 minutes à l’ouvreur néo-zélandais pour créer un écart décisif au pied, puis grâce à un superbe essai (16-0). Sur l’action, l’ouvreur toulousain a notamment enfoncé son homologue Frédéric Michalak, malheureux pour son retour en Haute-Garonne. Attendu après de belles performances face à Bordeaux-Bègles (15 points) ou Montpellier (22 points), l’ancien du Super 15 a certes marqué les 9 points de son équipe, mais il n’a jamais trouvé le bon dosage sur ses chandelles et a coûté trois autres points aux siens sur un en-avant dans ses 22m. « Bien sûr, je connais tout ici donc ça m’a fait assez bizarre d’aller dans le vestiaire visiteurs, a expliqué l’international français. C’est une nouvelle expérience mais en tout cas ça m’a fait plaisir de revoir le public et tous les joueurs toulousains. »
Pour gâcher un peu plus la fête, Maestri a parachevé le succès des locaux en fin de match, donnant plus d’ampleur au score (38-9, 77e). Pas de quoi faire perdre la tête à Jean-Baptiste Elissalde. « On fera le point à la mi- saison pour voir où on en est, freine l’entraîneur des arrières stadistes. On est encore loin derrière même si on se rapproche grâce à cette confrontation directe. Dès la semaine prochaine, on peut s’éloigner à nouveau donc restons sur nos gardes. » Pas de doute, le patron toulousain est bien de retour. Et il compte bien le faire savoir.