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VI Nations: "Vous n’avez plus d’excuses!", les Bleus grands favoris pour les autres nations

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Le XV de France aborde le Tournoi des VI Nations dans la peau du grandissime favori au regard des autres équipes, qui en profitent pour mettre la pression sur les hommes de Fabien Galthié, douze ans après le dernier titre des Bleus.

Les avis sont unanimes et servent aussi les intérêts de ceux qui les émettent. Ils illustrent surtout les grands progrès du XV de France, grandissimes favoris du Tournoi des VI Nations selon leurs futurs adversaires. Le succès éclatant des hommes de Fabien Galthié face à la Nouvelle-Zélande (40-25) le 20 novembre dernier lors de la tournée d’automne a envoyé un signal fort à la concurrence, tout comme la tournée en Australie durant l'été (une victoire et deux courtes défaites avec un groupe privé des finalistes du Top 14). L’Italie, premier adversaire de la France le 6 février prochain (16h) au Stade de France, redoute ces Bleus. En leur prédisant même un destin doré à plus long terme.

"Ils sont favoris de la prochaine Coupe du monde"

"Leur performance contre la Nouvelle Zélande a été absolument exceptionnelle, souligne le sélectionneur Kieran Crowley. Ils ont mérité de gagner. Je pense qu’ils sont favoris de la prochaine Coupe du monde, qu’ils ont un rugby de grande qualité ces dernières années. Ils ont gagné le VI Nations plusieurs fois ces 20 dernières années et beaucoup de leurs joueurs sont en train d’émerger. Je pense que la France joue très bien, c’est une grosse équipe et même pour moi l’équipe du moment du rugby mondial."

L’entraîneur néo-zélandais connaît l’histoire du rugby en faisant référence aux cinq Tournois remportés par la France depuis 2002. Mais il oublie la déveine des Bleus dans la compétition depuis 2010, année de leur dernier titre. Fabien Galthié, qui répète que seuls les titres valident le travail, ne vise rien d’autre qu’un trophée… que beaucoup lui promettent. Même l’Angleterre, ennemi intime et dernier adversaire des Français (19 mars) pour une potentielle finale rêvée.

Galthié, la charnière et "le grand maître Laporte" cités en exemple

"Vous (les Français) êtes assis à l’avant du train du Tournoi des VI Nations parmi les favoris, on attend de vous de gagner, lance Eddie Jones, sélectionneur du XV de la Rose. Si vous ne gagnez pas, le public français va être déçu. Et vous avez montré une grande profondeur d’effectif dans le rugby français. Votre développement et vos résultats sont formidables, avec la tournée en Australie par exemple, le résultat était incroyable. Et maintenant vous avez 43 joueurs en préparation. Et le grand maître du rugby français Bernard Laporte fait un grand travail, il a réussi à faire travailler les clubs avec la Fédération, donc vous n’avez plus d’excuses!"

Dan Biggar, capitaine du Pays de Galles (avant dernier adversaire des Bleus, le 11 mars), cite, lui, la redoutable charnière française avec Romain Ntamack à l’ouverture et Antoine Dupont, meilleur joueur du monde, à la mêlée. "Au cours des deux dernières années, ils ont probablement développé une relation de classe mondiale au poste de neuf et de dix, avec des joueurs qui sont brillants, relève l’ouvreur. Ce qu’ils ont aussi fait aussi, c’est de mettre en place des gens au top en termes de management. Ils ont l’air d’une équipe mieux organisée mais toujours avec ce flair et cette faculté d’être tourné vers le jeu soudainement. Donc il n’y a aucun doute qu’ils vont être favoris de ce Tournoi."

Un statut comme une récompense pour Galthié

Deuxièmes en 2020 et 2021, les Bleus ne sont pas loin du Graal. Ils savent aussi se méfier de ces louanges. "Favoris du tournoi pour quelle raison?, interroge le centre Jonathan Danty. C’est ce que les autres disent. On sait qu’on a une marge de progression d’évoluer de rassemblements en rassemblements, de matchs en matchs. Des prétendants au titre, il y en a plusieurs. On fait peut-être partie des trois grands favoris mais LE grand favori c’est un grand mot. On verra le week-end prochain sur le premier match."

Fabien Galthié n’est pas dupe non plus mais prend le parti d’accepter ce statut valorisant pour ses troupes. "On accueille le compliment ou la considération telle qu’elle, sourit le sélectionneur. On est très heureux de recevoir ces commentaires, de les entendre, de les écouter. Ça récompense le travail que nous avons réalisé depuis maintenant deux ans, l’engagement des joueurs, les vertus de l’équipe. Ce que l’équipe montre sur le terrain, match après match, cela récompense cette attitude."

Nicolas Couet avec Jean-François Paturaud et Wilfried Templier