XV de France - Blanco: "Il faut nous prendre au sérieux"

ENTRETIEN RMC SPORT. Serge Blanco, qui accompagne l’équipe de France lors de la Coupe du monde en Angleterre, est revenu sur le premier match face à l’Italie (32-10). Satisfait de la victoire, le vice-président de la FFR est persuadé que les Bleus peuvent faire encore mieux. L’ancien arrière Tricolore (93 sélections) ne cache pas que l’ambition est le titre mondial. Serge Blanco est persuadé que les joueurs de Philippe Saint-André vont progressivement monter en puissance et faire taire tous les sceptiques qui critiquent l’équipe depuis quatre ans. Il se languit déjà d’un quart de finale face à la Nouvelle-Zélande ou l’Argentine.

Serge, qu’avez-vous pensé de l’entame de Coupe du monde de l’équipe de France face à l’Italie (32-10) ?

C’est une entame conforme à ce qu’on attendait. Comme on le dit depuis plusieurs mois, il faut que ce jeu se peaufine et se mette en place. Il y a eu des choses très intéressantes. Nous récoltons les fruits de notre travail. Mais nous n’avons pas encore montré tout le potentiel et toute l’envergure que possède cette équipe de France.

La victoire face à l’Italie peut-elle permettre d’envisager sereinement les quarts de finale de la compétition ?

Il faut continuer à bosser. Il faut continuer à être dans les phases de travail que nous mettons en place. La qualification pour les quarts de finale est notre premier objectif, c’est évident. L’Italie était une grosse cylindrée de notre poule. Il y en a une autre qui est l’Irlande. Mais il y a encore deux autres équipes dont il faut se méfier. Le Canada a fait une belle entame face à l’Irlande même si, à la fin, les Canadiens ont craqué (50-7). Ces équipes évoluent. Et le niveau se nivèle. Il faut respecter tout le monde et ces matches de poule doivent nous permettre de peaufiner notre travail pour être prêts pour les quarts de finales.

Les Bleus doivent-ils encore créer quelque chose avec leur public ?

Pour être honnête, je suis surpris car le public est là. On sent qu’il y a une ferveur et un soutien exceptionnel. On l’a vu face à l’Italie. Mais ça l’a également été lors du match entre la Nouvelle-Zélande et l’Argentine (26-16) auquel j’ai assisté. On a entendu une Marseillaise. C’est à ne plus rien y comprendre. On n’a jamais vu ça ! Les supporters y croient, ils sont derrière nous. A nous de ne pas les décevoir.

« Ce groupe s’est forgé une idée, celle d’être champion du monde »

Quel est l’enjeu de cette Coupe du monde pour le rugby français ?

Il fait surtout regarder le résultat tel qu’on a envie de le voir. Ce groupe s’est forgé une idée, celle d’être champion du monde. Ça peut faire sourire nos détracteurs car on a soi-disant rien montré pendant quatre ans. Il faut nous prendre au sérieux car on va tout faire pour y arriver. Après, il y a également la manière. On pourrait se contenter de dire : « L’essentiel, c’est le résultat. » Parfois il faut s’en contenter. Mais contre l’Italie, nous avons vu de belles choses. On a bien sûr quelques faiblesses, qui sont très franco-françaises et qui reviennent souvent. Mais je pense que nous avons une vision de notre jeu qui est très intéressante. Nous sommes capables de développer quelque chose de fort et de mettre une empreinte qui s’appelle l’équipe de France !

Comment sentez-vous Philippe Saint-André depuis le début du Mondial ?

Il est égal à lui-même. Il est méconnu, il y a beaucoup de clichés à son sujet car les résultats sont plus négatifs qu’autre chose. A mon avis, ce n’est pas justifié. C’est un garçon plein d’allant. Il sait ce qu’il veut et cet objectif, il l’a depuis le jour où il a accepté le poste. Je lui souhaite donc à lui et à son staff d’arriver au bout de leur envie et de leur ambition.

« J’ai des échanges quotidiens avec le staff et les joueurs »

Et vous, plus personnellement, comment êtes-vous au sein du groupe et quel est votre rapport avec les joueurs ?

Je sais ce que je ressens et ce que je vois. J’ai des échanges quotidiens avec le staff et les joueurs. Mais il n’y a rien de formel. Les joueurs discutent avec un ancien joueur, c’est tout. Et ils sont à même de comprendre ce qui s’est passé ou ce qui va peut-être se passer. Et c’est surtout à moi de voir que l’évolution du rugby est exceptionnelle et de me demander si un jour j’ai joué à ce sport là…

Pour finir, elle vous plait cette Coupe du monde ?

Oui, les premiers résultats sont très intéressants. On a vu du jeu, on a vu une grosse surprise avec la victoire du Japon (34-32 contre l’Afrique du Sud, ndlr). Et je me suis régalé devant Nouvelle-Zélande - Argentine. D’ailleurs, une de ces deux équipes devrait être notre adversaire si on se qualifie pour les quarts de finale. C’est motivant !

WT (avec MR)