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XV de France: "Galthié et son staff ont tout changé", avoue Laporte

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Victorieux de ses dix derniers matchs, dont les deux lors de la tournée au Japon qui vient de s’achever, le XV de France est devenu ce lundi premier du classement mondial. Le président de la FFR, Bernard Laporte, qui ne cache pas son plaisir à un an de France 2023, salue les efforts réalisés par la LNR et les clubs mais aussi le travail fait par le staff de Fabien Galthié. Il s’explique pour RMC Sport.

Bernard Laporte, pour la première fois de son histoire, le XV de France occupe la première place du classement mondial établi par World Rugby. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Même si c’est symbolique, ça fait énormément plaisir. Ça montre encore une fois que le XV de France se porte bien. Quand on est dans les quatre premiers du classement, ça veut dire que les résultats sont performants, qui plus est quand on est premier. Ça ne nous était jamais arrivé. Bravo au staff et aux joueurs. Je suis très, très fier d’être leur président. Tant mieux pour le rugby français, puisque cela donne une bonne image de notre sport. C’est merveilleux.

Tous les voyants sont au vert pour ces Bleus à un peu moins d’un an et deux mois de la Coupe du monde…

Oui, comme on l’a dit, ce que l’on veut, c’est être compétitif pour la Coupe du monde. Et je pense que nous le serons. Après, être champion du monde, ça tient à pas grand-chose. Ce qu’il faut, c’est être sur la ligne de départ, et être capable de l’être. C’est le plus important. Au vu des jeunes joueurs en train d’exploser et ceux qui n’étaient pas en tournée, je pense que l’on aura un groupe compact, conséquent et performant. Les voyants sont au vert, et il faut continuer. Nous sommes à un an de la Coupe du monde et c’est vrai que le passage est aujourd’hui positif.

Quel regard portez-vous sur cette tournée au Japon avec ces deux tests remportés ?

Quand on laisse un certain nombre de joueurs et que l’on emmène plusieurs jeunes, il faut qu’ils emmagasinent de nouvelles formes de travail qu’imposent ce staff. Le premier match a été très intéressant avec une très grosse deuxième mi-temps. Le deuxième match a été moins intéressant à regarder, nous étions certainement moins présents dans l’engagement physique. Et malgré tous les remaniements, l’équipe continue de gagner. Il y a un super groupe, les nouveaux sont ravis.

Comment expliquez-vous ce renouveau ?

C’est un ensemble de choses, d’abord grâce au staff et aux joueurs, mais aussi grâce aux relations saines entre la Fédération Française de Rugby et la Ligue Nationale de Rugby. Un avenant a été signé dans l’intérêt général du rugby. Je remercie René Bouscatel, le président de la LNR, mais aussi les membres de la LNR et surtout les présidents de Top 14 et Pro D2 qui jouent le jeu. C’est un ensemble de choses. Si on va plus loin, le fait d’avoir supprimé le pôle France a été pour moi très important. On laisse aujourd’hui les meilleurs joueurs dans les clubs et ils progressent à vitesse grand V parce qu’ils s’entrainent avec les professionnels, les meilleurs du monde. C’était une hérésie de les laisser entre eux à Marcoussis pendant un an ou deux. Ça explique que de plus en plus de jeunes éclatent, c’est normal.

L’un des dossiers chauds à trancher pour le staff dans les mois à venir sera le capitanat. Charles Ollivon a fait son retour cet été et la question va évidemment se poser en novembre avec Antoine Dupont, capitaine lors du Tournoi. La concurrence s’annonce rude. Qu’en pensez-vous ?

Tant mieux, c’est un problème de riche. Il vaut mieux être dans cette situation et se demander lequel on va choisir alors que les deux sont très bons. C’est au staff d’analyser et de faire ce choix. Mais c’est bien d’avoir deux grands personnages du rugby capables d’être capitaines de l’équipe de France.

Après le Grand Chelem, vous aviez encensé Antoine Dupont dans ce rôle de capitaine...

Il n’y a pas besoin de dire que Antoine Dupont est un grand joueur mais aussi un grand capitaine. Il le prouve avec son club (Toulouse) et l’équipe de France. Ça n’enlève rien au mérite de Charles qui était aussi un très grand capitaine avant sa blessure. C’est bien d’avoir deux personnages de ce calibre en équipe de France.

"La bonne période pour commencer à bâtir le staff d’après 2023"

Vous évoquiez le rôle de Fabien Galthié et de ses adjoints. Quel regard portez-vous sur leur travail ?

J’ai eu le privilège de vivre à leur côté 19 jours l’an dernier en Australie. Je me suis régalé, alors que c’est un métier que j’ai exercé pendant plus de vingt ans. Il y a beaucoup de compétences, c’est très professionnel. C’est une chance pour l’équipe de France d’avoir un staff de cette qualité.

C’est aussi pour cela que c’était pour vous une évidence de prolonger Fabien Galthié sur la durée ?

Bien sûr. C’était une évidence au vu des résultats. Il a tout changé, il faut dire les choses comme elles sont. Quand je dis "il", c’est parce que Fabien est à la tête de ce staff mais les récompenses doivent revenir à tous les membres de cet encadrement. Tout le monde y contribue. Fabien est le patron du staff, c’est le chef, et il le fait bien. Il mérite d’être reconduit. Ça a donné un élan positif, même pour beaucoup de joueurs qui se plaisent à ses côtés.

Tout est désormais bouclé pour sa prolongation après 2023 ?

Oui, tout est carré. Ce sera jusqu’en 2028. A lui de constituer son staff pour la période après la Coupe du monde 2023 (ndlr : selon nos informations Fabien Galthié veut notamment continuer avec son manager Raphael Ibanez).

Les adjoints, eux, n’ont pas encore rempilé alors que certains sont courtisés par des clubs de Top 14 (ndlr : Thibault Giroud le responsable de la performance s’est lui déjà mis d’accord avec le Racing pour après 2023). Faut-il avancer rapidement sur ce dossier ?

Il faut le faire maintenant. Nous sommes à un an de la Coupe du monde et je comprends tout à fait que des entraineurs soient contactés, c’est tout à fait logique. Ils ont envie de savoir de quoi demain sera fait. C’est la bonne période pour commencer à bâtir le staff après la Coupe du monde 2023.

JFP