XV de France: Jefferson Poirot, de vice-capitaine à joueur hors du groupe

De vice-capitaine à remplaçant jusqu’à joueur hors groupe. En l’espace de quelques mois seulement, le statut de Jefferson Poirot (27 ans, 35 sélections) a radicalement changé en équipe de France. Le pilier de l’UBB, relais privilégié de Guilhem Guirado à la Coupe du monde l’automne dernier au Japon, vit une période bien plus délicate désormais avec les Bleus. Son nom avait circulé pour endosser le premier capitanat de Fabien Galthié mais le nouveau sélectionneur avait finalement choisi le troisième ligne toulonnais Charles Ollivon.
On l’imaginait forcément déçu et vexé. "Pas du tout, répondait-il à Nice, fin janvier, lors du stage de préparation avant de débuter le Tournoi. Si quelque chose m'avait dérangé dans le choix de Charles (Ollivon), je n'aurais pas hésité à me mettre en retrait. J'ai simplement affirmé que je voulais jouer un rôle, car je pense pouvoir faire bénéficier de mon expérience. Après, le fonctionnement choisi avec huit autres joueurs qui vont servir de relais me convient très bien."
Sauf que sur le terrain, le Bordelais a également pâti des choix du staff. Le Toulousain Cyril Baille lui a été préféré lors des deux premiers matchs contre l’Angleterre et l’Italie. A défaut d’une place de titulaire, Poirot, troisième joueur le plus capé de ce groupe France, a dû se contenter de deux feuilles de matchs comme remplaçant, avec 31 minutes de jeu puis 22, au sein d’une équipe moins à son avantage en fin de match.
Avec l’UBB samedi contre Clermont?
"Déjà, être dans le groupe, c'est une chance, disait-il après la victoire contre l’Angleterre le 2 février. Cette nouvelle aventure, j'avais vraiment envie de la vivre et j'aurais été frustré de la voir de mon canapé. Titulaire ou remplaçant, ça importe peu." Mais ça, c’était avant. Car si Baille va conserver sa place dans le XV de départ samedi à Cardiff, Poirot, lui, ne sera même pas sur la feuille de match. Hors groupe. L’encadrement des Bleus, pas satisfait de ses rentrées, surtout la seconde, va en effet lui préférer sur le banc le pilier toulonnais Jean-Baptiste Gros, zéro sélection mais double champion du monde avec les moins de 20 ans. De l’extérieur, certains s’interrogent même sur un éventuel souci relationnel.
Poirot fera-t-il au moins partie de la liste des cinq joueurs réservistes? Car son club, l’UBB, aurait bien besoin de lui. Les Bordelais affrontent Clermont samedi (20h45) et connaissent des soucis au poste de pilier gauche: Thierry Paiva, touché face à Lyon samedi dernier, souffre d’une rupture du tendon rotulien. Sa saison est d’ores et déjà terminée. Et en plus, Laurent Delboulbes s’est plaint de l’avant-bras lors de l’entraînement de mardi. Il est incertain. Autant dire qu’un retour en club de Poirot, bien que certainement touché moralement, ne serait pas du luxe pour l’UBB.
Lors du premier match face à l’Angleterre, le sélectionneur Fabien Galthié avait gardé un pilier gauche en la personne de Jean-Baptiste Gros chez les réservistes. Mais face à l’Italie, dans ce même groupe, le seul pilier présent était Uini Atonio. Que décidera le staff? Réponse jeudi à 13h30 à l’annonce de l’équipe. En attendant, la simple absence de la feuille de match de Poirot est un choix fort pour se frotter au pays de Galles dans l’enfer du Millennium Stadium samedi (17h45).