XV de France: Laporte clarifie la question des joueurs étrangers

C’est l’un des débats qui anime régulièrement le rugby français. Faut-il, oui ou non, faire appel aux joueurs étrangers éligibles pour renforcer le XV de France? Invité du Super Moscato Show ce mercredi, le président de la FFR Bernard Laporte a clarifié sa position.
"La position est simple, assure-t-il. Si le joueur n’a pas de passeport français, il ne joue pas pour l’équipe de France. Ce n’est pas pour me faire plaisir, mais je veux montrer aux jeunes des centres de formation qu’ils peuvent avoir leur place. Quand j’ai vu Qatar-France en Coupe du monde de handball, j’ai éteint la télé au bout de cinq minutes, ça n’avait aucun sens. Je ne veux pas de ça. Moi, je veux protéger la formation française."
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La règle et ses limites
Mais la situation est parfois complexe. Exemple avec Paul Willemse. Le Sud-Africain de Montpellier pourrait bientôt obtenir un passeport français et porter dans la foulée le maillot bleu… alors qu’il n’a absolument pas été formé en France. "Si demain la France lui donne le passeport français, il est Français, je ne vais pas aller contre la loi, reconnait Laporte. Mais tu n’obtiens pas un passeport comme ça, ce n’est pas parce que tu es rugbyman qu’on te l’offre. C’est quand même une contrainte pour le joueur, un acte fort."
Et le président de conclure avec un cas particulier: "Aujourd’hui, un joueur qui vit dans un pays étranger depuis trois ans et qui n’est pas international dans son pays d’origine est éligible à la sélection dans son pays d’accueil. Mais ce n’est pas ce que je veux. Je prends souvent le cas de Josh Tuisova, à Toulon, qui m’avait expliqué qu’il voulait jouer en équipe de France alors qu’il ne parlait pas un mot de français. Je lui avais dit: 'Je ne veux pas que tu joues pour la France.' S’il répond en anglais aux conférences de presse d’avant-matchs, nos grands-pères vont se retourner dans leurs tombes... Finalement il est parti avec les Fidjiens et a été champion olympique. Voilà. Moi, je ne veux pas que l’équipe de France de demain, ce soit trois Fidjiens, deux Samoans et un Tongien…"