Altrad assume son amitié avec Laporte mais se défend d’avoir fait des choses "impropres"

Mohed Altrad n’a pas voulu s’exprimer sur les faits mais s’est tout de même exprimé sur Sud Radio, ce mercredi, deux jours après avoir appris la date de son procès en septembre 2022. Le président de Montpellier comparaitra aux côtés de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR), devant le tribunal correctionnel de Paris pour trafic d’influence et prise illégale d’intérêts.
Le fruit d’une longue enquête menée ces dernières années. Les deux hommes avaient notamment été auditionnés et placés en garde à vue en septembre 2020 par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE). Le cœur du dossier concernerait un contrat de prestations liant les deux hommes en 2017. Le contrat de sponsoring entre la FFR et la société Altrad est aussi soupçonné d’avoir été sous-évalué.
"Il y a effectivement eu une enquête, confie-t-il. Je ne peux pas dire grand chose sur ceci parce qu'il y a le secret de l'instruction. Avec mes conseils, on a décidé de ne pas parler de ces choses-là. Je suis pris dans un contexte qui s'appelle le rugby français, qui est un petit milieu. Je suis très différent de ce milieu. Dans le rugby, j'arrive, j'ai ma façon d'être, de gérer mon groupe, de communiquer avec mes joueurs, mon staff... c'est ce que je suis et je n'ai pas envie de changer car je suis comme ça."
"Bernard Laporte est devenu très proche"
Il ne cache pas sa proximité avec Bernard Laporte et se méfie des fausses amitiés. "Dans le milieu de rugby, tout le monde est ami avec tout le monde... je ne sais pas si c'est vrai, poursuit-il. Bernard Laporte est quelqu'un que j'apprécie, qui est effectivement devenu très proche. Mais ce n'est pas pour autant qu'il y a derrière ça des choses qui seraient impropres et que je pratiquerais. Je rejette complètement (l'idée de corruption) et je ne peux pas vous dire pourquoi à ce stade, parce qu'il y a le secret de l'instruction. Mais il n'y a pas que l'accusation de corruption, il y a celle de trafic d'influence, corruption passive... Je ne souhaite pas vous dire beaucoup de choses là-dessus même si j'ai envie de dire des choses."
Il indique ne "rien" redouter du procès et indique que cela ne remet pas en cause son contrat de sponsoring avec l’équipe de France. "Je suis le sponsor de l’équipe de France jusqu’après la prochaine Coupe du monde en 2023, rappelle-t-il. Ce n’est pas remis en cause, il y a un contrat. Les soupçons de favoritisme? On ne dit pas que j’en ai bénéficié, on dit 'j’aurais bénéficié '. C’est toujours l’arme fatale des journalistes. On affirme quelque chose au conditionnel. Du coup, l’affirmation n’est pas une affirmation."
Voit-il dans cette affaire un règlement de compte? "Je connais des gens qui s’embrassent, qui disent ‘mon cher ami’ et derrière des choses se passent qui ne sont pas très belles, conclut-il. Je ne stigmatise personne mais je l’ai vécu plein de choses dans le milieu du rugby. Est-ce que c’est sincère ou quelque chose de noble comme démarche? Je me pose la question."