Lilian Thuram invite le football et les joueurs à "faire plus" contre le racisme

Les années passent mais le racisme, que ce soit dans la vie de tous les jours ou au sein du monde du sport, demeure présent. Dernier exemple en date, le défenseur équatoguinéen de Cadix Carlos Akapo qui a vu ce lundi, un des supporters, imiter un singe en le fixant.
Forte voix contre le racisme à travers la publication de livres comme son dernier ouvrage "La pensée blanche", Lilian Thuram a profité d’un entretien avec Marca, afin d’appeler les footballeurs à se mobiliser plus souvent contre les actes de discrimination. En leur faisant comprendre que ce sont eux qui peuvent faire bouger les choses: "Le football pourrait faire plus et je dis toujours aux joueurs qu’ils doivent le dénoncer. Les changements ne viennent pas des institutions car elles veulent protéger l’économie, ce sont les joueurs qui peuvent changer cela."
Rappelons qu’en décembre 2020 durant les phases de poules de la Ligue des champions, les joueurs du PSG et d’Istanbul Basaksehir avaient décidé de quitter la pelouse du Parc des Princes, en signe de protestation contre les propos du quatrième arbitre roumain Sebastian Coltescu, qui avait utilisé le terme "negru" pour désigner Achille Webo, membre du staff du club turc au moment des faits.
"Il n’y a rien de plus politique que le football"
Passé au FC Barcelone entre 2006 et 2008, Thuram a salué l’aide fournie par le président Joan Laporta, lorsqu’il a fondé la Fondation Education contre le racisme en 2008. Une aide précieuse qui a encore plus renforcé son affection pour la formation catalane: "Le football a le pouvoir de rassembler les gens dans une expérience collective, c’est une chose incroyable, et le Barça, en particulier grâce à l’alliance que nous avons avec la fondation. Je ne suis pas sûr que tous les clubs fassent ce que le Barça fait en dehors du football."
Interrogé sur les risques de vouloir se servir du football comme d’un outil politique, l’ancien latéral droit estime que ce sport est déjà utilisé comme tel, et qu’il doit servir à améliorer le monde grâce à sa grande médiatisation dans le monde: "Il n’y a rien de plus politique que le football (…) Si le football n’était pas politique, il ne serait pas le sport le plus important au monde. La Coupe du monde, c’est de la politique (…) Le football peut être utilisé pour changer la société et la rendre plus son juste. Parce que son impact est énorme."