Biathlon: Lou Jeanmonnot, l’étoile montante de l’équipe de France

A jamais la première. En terminant troisième de la poursuite de Val Ridanna (Italie) le week-end dernier, Lou Jeanmonnot s’est assurée le Gros Globe de cristal en IBU Cup, le deuxième échelon mondial du biathlon. Une performance historique puisqu’elle est devenue la première tricolore à triompher dans cette catégorie. Ce succès lui assure également un ticket pour intégrer l’équipe de France pour la dernière étape de la Coupe du monde à Oslo ce week-end, ainsi qu’à Kontiolahti, pour la première étape de la saison 2022-2023. "Pour l’instant, je profite d’être là. C’est génial de disputer cette étape à Oslo, où il y a un très beau stade", explique la biathlète de 23 ans.
D’autant que la Jurassienne n’arrive pas en terre inconnue. "Je suis assez proche d’Anaïs Bescond, avec qui je partage la chambre ce week-end. On vient toutes les deux du Jura, c’est un peu ma grande sœur ici. Je m’entends bien avec tout le monde. L’an dernier, je partageais ma chambre avec Julia Simon donc on se connaît aussi. Avec Justine Braisaz-Bouchet, cela s’est super bien passé. Avec Paula Botet aussi puisqu’on s’entraine toute l’année ensemble."
Confirmer les espoirs de Nove Mesto
Pourtant, le week-end à Oslo n’a pas forcément commencé comme prévu pour Lou Jeanmonnot. Après son succès en Italie, elle devait rejoindre l’équipe de France en Norvège mardi. Malgré l’annulation de son avion à l’aéroport de Genève, elle a pu rejoindre le reste de la délégation en compagnie d’Emilien Claude, également retenu chez les garçons après avoir terminé dans le top 10 du classement général en IBU Cup, ce qui offre un quota supplémentaire et permet d’avoir sept biathlètes chez les garçons. Les filles auraient même pu compter un 8e élément dans l’équipe grâce aux excellents résultats en IBU Cup (5 filles dans le top 11 du général), mais la Fédération a préféré appeler sept biathlètes.
A Oslo, Lou Jeanmonnot va disputer sa troisième étape de Coupe du monde, après les deux à Nove Mesto (République Tchèque) la saison dernière, où elle était entrée dans les points dès sa première course en se classant 30e du sprint, puis 35e à la poursuite. La semaine suivante, elle confirmait avec une 48e place au sprint et une belle remontée lors de la poursuite (26e avec un 10/10 au tir). "Par rapport à l’an dernier, je peux être plus performante sur les skis. Avant, j’avais peut-être 1min30 de retard sur la première. Si j’ai une minute de retard cette année, je serai quand même contente. J’ai forcément plus d’expérience aussi, j’espère faire mieux", confie la pensionnaire de l’Olympic Mont d’Or.
S’imposer en Coupe du monde
La double médaillée en relais mixte aux championnats d’Europe (argent en 2022 et bronze en 2019 avec Emilien Claude) est consciente d’entamer un tournant dans sa carrière. "C’est à moi de prouver que je peux rester et que j’ai ma place. Gagner le Gros Globe en IBU Cup m’a appris à gérer le stress. C’est le symbole de la régularité, même si l’absence d’Evgeniia Burtasova (les biathlètes russes et bélarusses ont été exclus après l’invasion russe en Ukraine, ndlr) et le manque de courses pour la Norvégienne Ragnhild Femsteinevik ont favorisé l’obtention de ce Gros Globe. Mais j’ai bataillé pour qu’il soit à moi. Tout cela m’a amené beaucoup et me servira dans le futur."
Un futur pas si lointain puisque Lou Jeanmonnot veut s’installer durablement en équipe de France et ce, dès la saison prochaine. "L’étape de l’an prochain (à Kontiolahti) peut tout changer car cela me permettra de bien lancer la saison chez les grands, et d’envisager d’y rester toute l’année. C’est un gros avantage."
Milan-Cortina dans un coin de la tête
Ce serait également une consécration pour celle qui a débuté le biathlon en 2012 dans le Jura. Portée par une excellente adresse au tir (91% de réussite à Nove Mesto l’an dernier), Lou Jeanmonnot veut suivre les traces de Pierre-Romain et Florie Thionnet, ses exemples. "Quand ils étaient en équipe de France, c’étaient des personnes impressionnantes. Ce sont eux qui m’inspiraient car je les avais sous mes yeux. Evidemment, j’ai toujours été impressionnée par Martin Fourcade, Ole Einar Bjørndalen et Quentin Fillon Maillet aujourd’hui. Ce sont des légendes."
Si son objectif prioritaire est de faire son trou en Coupe du monde, la Jurassienne garde dans un coin de sa tête les prochains Jeux olympiques, à Milan-Cortina. "En 2026, j’aurai vraiment l’âge pour être la plus performante. Cette année, j’étais un peu jeune." La jeunesse n’est pourtant pas un frein pour celle qui veut entrer dans la cour des grands, dès vendredi (13h15) sur le sprint, une course qui lui réussit plutôt bien, puisqu’elle a remporté le dernier qu’elle a disputé en Italie.
Le programme de la Coupe du monde à Oslo
Vendredi 18 mars (13h15) : sprint femmes
Vendredi 18 mars (15h50) : sprint hommes
Samedi 19 mars (12h50) : poursuite femmes
Samedi 19 mars (15h00) : poursuite hommes
Dimanche 20 mars (12h50) : mass start femmes
Dimanche 20 mars (15h00) : mass start hommes