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Guerre en Ukraine: "C'est contre-productif d'exclure les athlètes russes", juge Simon Fourcade

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Insulté par le biathlète ukrainien Dmytro Pidruchnyi sur les réseaux sociaux pour s'être opposé à l'exclusion des athlètes russes des compétitions internationales, Simon Fourcade a précisé le fond de sa pensée dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC.

"Je maintiens le fait qu’exclure les athlètes russes soit complètement contre-productif à l’égard de la situation rencontrée aujourd’hui. Ça ne m’empêche pas d’être contre la guerre et contre ce que le gouvernement russe est en train de faire en Ukraine."

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Invité des Grandes Gueules du Sport ce dimanche sur RMC, Simon Fourcade a tenu à mettre les choses au point après avoir été insulté sur les réseaux sociaux par le biathlète ukrainien Dmytro Pidruchnyi. Ce dernier n’a pas du tout digéré son interview accordée à Match TV, un média d’État russe. Au cours de cet entretien, Simon Fourcade y exprime notamment son désaccord avec l’exclusion des athlètes russes par les fédérations internationales des compétitions sportives. Cette position a "scandalisé" Dmytro Pidruchnyi. Dans son message posté sur Instagram, celui qui a rejoint l’armée ukrainienne dès les premiers jours de l’invasion russe s’en est aussi pris à Martin Fourcade, le frère de Simon, pourtant hors du débat.

Sa réponse à Dmytro Pidruchnyi

Sur RMC, Simon Fourcade a répondu à Dmytro Pidruchnyi. "Je précise que j’ai donné cette interview, pas mon frère. Je ne lui en ferai pas grief, je comprends le côté personnel et émotionnel de Dmytro qui est d’introduire mon frère dans la discussion pour donner plus d’importance à son message. Mais s’il a quelqu’un à blâmer, c’est moi. Je maintiens ce que j’ai dit. Par contre, mon frère n’a rien à voir dans cette polémique", a d’abord expliqué l’actuel entraîneur de l’équipe de France junior de biathlon.

Avant de détailler sa réflexion sur le sujet : "Je maintiens le fait qu’exclure les athlètes russes soit complètement contre-productif à l’égard de la situation rencontrée aujourd’hui avec la guerre en Ukraine. Ça ne m’empêche pas d’être contre la guerre et contre ce que le gouvernement russe est en train de faire en Ukraine. Je pense qu’on peut être contre la guerre et contre l’exclusion des athlètes russes. Ils ne peuvent pas parler, ils sont soumis à des répressions s’ils le font, ça permet au gouvernement russe de les rallier à sa cause en disant : 'Regardez, le reste du monde est contre nous, nos athlètes sont exclus des compétitions internationales.' On ferait mieux de laisser les athlètes russes concourir pour montrer que le gouvernement russe fait fausse route."

"Les instances doivent se poser les bonnes questions"

Sur RMC, Simon Fourcade a aussi justifié sa colère contre les instances sportives. "Ce n’est que mon point de vue, il ne dépend que de moi et pas de mon frère. Je veux faire preuve de mon indignation face à l’hypocrisie ambiante qu’il peut y avoir en excluant les athlètes russes. Est-ce la première fois que le gouvernement russe commet des exactions contre un peuple ? Il n’y a pas si longtemps, le gouvernement russe bombardait la Syrie. Est-ce que la communauté internationale sportive s’est émue de la même manière pour la Syrie ? Je pense que les instances internationales doivent se poser les bonnes questions et voir où sont les intérêts des peuples et des athlètes. Qu’est-ce que le CIO valide en allant donner l’organisation des JO à la Chine ? Le peuple des Ouïghours n’est-il pas persécuté en Chine ? Est-ce que les athlètes chinois ont été exclus des compétitions internationales ? Concernant la prochaine Coupe du monde, est-ce que le Qatar respecte les droits de l’homme ? Il y a une grande hypocrisie", a-t-il insisté.

Et de conclure : "On fait porter la responsabilité aux athlètes russes qui n’y sont pour rien dans les décisions politiques qui sont prises. Les instances sportives et politiques feraient bien de se regarder en face afin de prendre les décisions qui s’imposent face à des régimes qui ne respectent pas le droit international."

RR