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Mondiaux de biathlon : "C'est assez fou", l'émotion de Julia Simon après son sacre sur la poursuite

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Sacrée championne du monde de la poursuite ce dimanche à Oberhof, Julia Simon a remporté son premier titre individuel sur des Mondiaux. Une libération pour la biathlète des Saisies, souvent déçue après de grands championnats.

Julia Simon la tient enfin. Pour ses quatrièmes championnats du monde, la biathlète de 26 ans a remporté ce dimanche la médaille d'or sur la poursuite féminine à Oberhof, après une remontée fantastique. 10e du sprint deux jours plus tôt, la biathlète des Saisies a signé un excellent score derrière la carabine (19/20) pour s'imposer devant Denise Herrmann-Wick, titrée sur le sprint, et Marte Olsbu Roeiseland, championne olympique du format l'an dernier à Pékin.

La leader du classement général, vainqueur de sa troisième poursuite de la saison, n'a pas caché sa joie à l'arrivée. "C'est assez fou, c'est en train de devenir réel. Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche. Je vais avoir peur quand je vais l'allumer (rires). C'est un grand moment, j'étais super concentrée. J'avais ma stratégie et j'étais imperméable à ce qu'il pouvait se passer autour. Je me suis éclatée", a-t-elle savouré après la cérémonie protocolaire.

>> Revivez les poursuites des Mondiaux d'Oberhof

La "full attack", technique payante

Dos au mur après un sprint moyen (deux erreurs au debout), la Tricolore a parfaitement réglé la mire sur le pas de tir, malgré une faute sur le dernier debout. C'est trois de moins que Herrmann-Wick et deux de moins que Roeiseland, ses plus proches poursuivantes. Cette victoire est aussi celles de ses entraîneurs, qui lui avaient demandé d'opter pour la "full attack" sur la piste et devant les cibles.

"De voir Cyril (Burdet, l'entraîneur des féminines) sur le bord de la piste, ça fait quelque chose. Ce sont des moments qu'il faut vivre. Je suis restée concentrée jusqu'au sommet de la grosse bosse. Quand Cyril me dit 'c'est bon, tu l'as fait', j'ai les jambes qui se sont mises à trembler. Avec 30 secondes, c'est mort, elle (Herrmann-Wick) ne reviendra pas. De voir tout le monde content, c'est un aboutissement de ma carrière", a salué la nouvelle championne du monde de la poursuite.

Fini les déceptions dans les grands championnats

Première française en or sur des Mondiaux depuis Marie Dorin-Habert en 2016, Julia Simon efface également les nombreuses déceptions qu'elle a connu lors des grands championnats. En 2021 aux Mondiaux de Pokljuka, elle était totalement passée à côté des courses individuelles (28e au sprint, 22e de la poursuite, 16e de la Mass Start, abandon sur l'individuel) malgré le titre sur le relais mixte simple avec Antonin Guigonnat.

Ambitieuse pour les Jeux olympiques de Pékin, elle n'avait pas pu ramener une breloque individuelle (29e du sprint, 8e de la poursuite, 6e de la Mass Start, 21e de l'individuel). Des mauvais résultats effacés par cette médaille d'or à Oberhof. "Comme tout le monde, j'ai eu des moments difficiles. C'est Ingrid (Tandrevold) qui m'a fait pleurée sur le podium. Je suis contente de le partager avec deux grandes championnes, Denise (Herrmann-Wick) et Marte (Olsbu Roeiseland), qui sont quand même championnes olympiques. Marte m'a dit que c'était fort de gagner avec le maillot jaune. Je me suis dit que moi aussi je pouvais être quelqu'un qui pouvait performer sur des championnats parce que jusqu'à maintenant, je n'avais pas de médaille individuelle. Ça ne va pas changer ma vie mais ça ajoute une ligne dans mon palmarès et je m'entraîne pour ça."

Libérée après ce sacre mondial, Julia Simon peut également aller chercher le Gros Globe en fin de saison. Leader du classement de la Coupe du monde à trois étapes de la fin de la saison, la Française compte 76 points d'avance sur Elvira Oeberg.

Analie Simon, avec Julien Richard à Oberhof