Mondiaux de biathlon: Emilien Jacquelin, double tenant du titre, ne participera pas à la poursuite

Emilien Jacquelin, seulement 36e du sprint aux Championnats du monde de biathlon à Oberhof (Allemagne), a décidé de ne pas prendre dimanche le départ de la poursuite dont il est double tenant du titre, a annoncé l'encadrement de l'équipe de France samedi.
"En accord avec le staff, Emilien Jacquelin ne prendra pas le départ de la poursuite demain (dimanche)", a communiqué l'encadrement de l'équipe de France. Jacquelin, quatre fautes au tir samedi, dont trois debout, a été relégué à plus de deux minutes et demie du vainqueur du sprint, le Norvégien Johannes Boe. Les écarts hérités du sprint étant maintenus au départ de la poursuite, le Tricolore se serait élancé à plus de 2'30 du cadet des frères Boe. Beaucoup trop loin pour pouvoir espérer une médaille.
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Réaction attendue sur l'individuel et la mass start
"Il n'y a pas de miracle: ça fait pas mal de temps que je me cherche au tir debout, j'ai beau enchaîner les bonnes séances à l'entraînement, en compétition, je n'arrive pas à faire les choses de manière naturelle, c'est-à-dire à simplement mettre en place ce que je fais à l'entraînement", a expliqué après sa course le double champion du monde en titre de la poursuite. Dans ces conditions, Jacquelin a décidé de ne pas prendre le départ de la poursuite dimanche "en accord avec le staff", a annoncé dans la soirée l'encadrement de l'équipe de France.
Quelques heures plus tôt, si le biathlète isérois avait dit son "envie de courir", avec l'objectif de "trouver le bon état d'esprit en course", l'entraîneur des Bleus Vincent Vittoz avait lui "pose(r) la réflexion". "Il faut analyser. Il y a un enchaînement avec l'individuel mardi. Forcément il y a de l'interrogation, avait considéré Vittoz. Si c'est faire la course pour faire la course et puiser dans ses réserves... Chaque course impacte."
Le souvenir de Pokljuka
"Je pensais avoir réglé pas mal de soucis" avant les Mondiaux, a développé Jacquelin après son sprint. "J'avais vraiment à coeur de courir, j'étais très motivé, très concentré, les essais (de tir) se sont bien passés, mais il y a encore un petit quelque chose qui coince en course pour faire ce que je sais faire, avec de l'engagement. Aujourd'hui (samedi), c'est trop brouillon et c'est au plus mauvais des moments malheureusement. Il va falloir digérer tout ça", a-t-il poursuivi.
Moral à zéro début janvier après sa déroute en sprint (64e après cinq fautes) à Pokljuka (Slovénie), Jacquelin était parti se mettre au vert quelques jours et semblait avoir retrouvé des couleurs à son retour en Coupe du monde, avec notamment une cinquième place en mass start à Ruhpolding (Allemagne) et une sixième en sprint à Antholz-Anterselva (Italie).
"Dès l'installation (sur le pas de tir, debout), j'ai senti que je n'avais pas mes repères habituels, j'étais crispé au lieu d'être dans le relâchement. Dans ces moments-là, c'est dur d'inverser la tendance, a-t-il encore raconté. Quand on ne croit pas assez en ce qu'on fait derrière la carabine, ça se paie cash, c'était mon cas aujourd'hui."