RMC Sport

Mondiaux de Biathlon: Fourcade met les choses au point après la réclamation des Russes

placeholder video
L'ambiance était tendue ce 9 février à Hochfilzen après le relais mixte et la médaille d'argent de la France devant la Russie. Martin Fourcade est revenu sur le conflit qui l'oppose aux biathèles russes. Le Français apporte des précisions importantes à propos de son attitude durant la course et sur le podium.

La première journée des Mondiaux de biathlon à Hochfilzen (Autriche) a été mouvementée avec ce relais mixte remporté par l'Allemagne. Le duel entre la France, deuxième, et la Russie, troisième, a enflammé les débats. Entre la chute du Russe Alexander Loginov, la victoire rageuse du dernier relayeur français Martin Fourcade, l'épisode du podium et la passe d'armes entre ce dernier et Anton Shipulin en conférence de presse, il y a eu de la tension dans l'air.

"Ils ont refusé de me serrer la main. Je mérite un peu plus de respect"

Face aux caméras, Martin Fourcade a tenu à "clarifier la situation" après cette "journée un peu spéciale". Le biathlète tricolore est revenu sur ce moment où il a brièvement quitté le podium quand les Russes sont arrivés. "Je n'ai pas quitté le podium par signe de protestation ou parce que je n'étais pas content. J'ai quitté le podium parce que les deux garçons russes (Alexander Loginov et Anton Shipulin, ndlr) ont refusé de me serrer la main. Je pense que je mérite un peu plus de respect que cela de leur part. Je ne mérite pas plus de respect que quelqu'un d'autre, mais je mérite au moins le même", a déclaré le Français.

Martin Fourcade poursuit : "J'ai quitté le podium pour ça avant de me raviser, parce que j'ai trois camarades (Anaïs Chevalier, Marie Dorin-Habert et Quentin Fillon Maillet, ndlr) sur le podium qui ont fait la course avec moi et qui méritent ce moment, qui méritent que leur course ne soit pas polluée par ces histoires". L'actuel leader de la Coupe du monde se dit "déçu" par ce qui s'est passé sur le podium mais assure son départ furtif n'était "en aucun cas un signe de rébellion" : "C'est simplement qu'ils ont refusé de me serrer la main".

"Il faut vivre avec ses convictions et assumer ses choix"

La Russie a déposé une réclamation contre la France, estimant que Martin Fourcade a fait chuter le troisième relayeur Alexander Loginov après que ce dernier a passé le témoin à Anton Shipulin. Le Tricolore réfute ces accusations : "Je ne me serais jamais permis de mettre en jeu le collectif pour régler des problèmes personnels, s'il y en avait eu à régler. Si j'avais dû faire ça, le faire tomber volontairement, ce n'est certainement pas sur un relais que je m'y serais pris". Il précise : "Je souhaitais m'excuser auprès de lui sur le podium s'il était tombé par ma faute, tout en lui disant ce que je pense de lui."

Martin Fourcade juge sévèrement les biathlètes punis pour dopage. Et il assume pleinement : "Il faut vivre avec ses convictions et assumer ses choix. On ne peut pas toujours se cacher derrière les autres, on ne peut pas toujours dire qu'on n'est pas content sans agir. Je pense qu'aujourd'hui, je prends mes responsabilités. Je les ai prises par le passé. Aujourd'hui, ça n'avait rien à faire sur cette course qui était une course par équipes et qui devait lancer de manière sportive ces championnats".

"Droit dans mes bottes"

"C'est trop facile de faire comme si de rien n'était. On est tous responsables : moi dans mes actes, et vous (les médias, ndlr) quand vous retranscrirez ce qui s'est passé aujourd'hui", déclare l'homme aux quatre médailles olympiques. La pression accrue sur ces Mondiaux ? "Je suis un grand garçon. Je suis capable de vivre avec ça", répond-il. "Je suis droit dans mes bottes. J'ai serré la main à tous ceux qui me l'ont tendu aujourd'hui sur le podium, j'ai respecté mes adversaires, j'ai battu l'équipe de Russie à la loyale et les autres équipes aussi. On est content de cette médaille d'argent avec l'équipe de France".