Mondiaux de biathlon : Fourcade prend le bronze sur le sprint… et se réconcilie avec un Russe

Martin Fourcade - AFP
Martin Fourcade, quel est votre sentiment après cette course ?
Je ne suis pas très bon pronostiqueur, parce que j’avais promis que je ne serais pas sur le podium avec ces deux fautes. Malgré tout, ça tient. Donc dans ces conditions, la médaille de bronze, je la prends. Ça n’efface rien à la course, qui était moyenne. Aujourd’hui, avec Johannes (Boe) et (Benedikt) Doll qui tirent à dix, il fallait une course parfaite pour espérer la victoire. Cette course parfaite, je l’ai loupée à deux reprises (deux fautes au tir, ndlr), donc il n’y a pas vraiment de regret. Le petit regret, c’est qu’avec une course normale, je partais demain dans les skis des meilleurs (pour la poursuite, ndlr) et que là, je vais avoir un petit trou à boucher. Mais ça va être un joli défi.
Vous avez été défaillant au tir, mais impressionnant sur les skis…
Oui, c’était une belle journée sur les skis. J’avais du bon matériel, j’ai senti dès l’échauffement que les sensations étaient bonnes. Il va y avoir l’enchaînement des courses, de la fatigue qui se crée par les sollicitations. Il va falloir répondre à ça de la plus belle des manières. Aujourd’hui, j’avais ouvert pas mal de portes en loupant ces deux balles. Je suis content, certains se les ont fermées tout seuls sur les doigts, parce que sinon je ne serais sans doute pas troisième.
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Le vent vous a-t-il gêné ?
Il y avait un petit vent, mais rien qui explique ces résultats d’ensemble moyens. On a vu qu’il y avait au moins cinq athlètes qui ont réussi à trouver le sans-faute, donc c’est que c’était jouable. Il y avait sans doute un peu de tension pour l’ouverture de ces championnats (en individuel). C’est une deuxième médaille en deux jours. Elle est de bronze. Bien sûr, avec le début de saison que j’ai fait, on l’aurait rêvée d’une autre couleur, moi le premier, mais je ne vais pas commencer à cracher sur des médailles de bronze. On s’en souviendra aussi l’an prochain aux Jeux olympiques.
Après la course, en zone mixte, vous êtes tombé dans les bras d’Anton Shipulin, l’un de vos adversaires russes…
Tomber dans les bras, c’est un grand mot (rires). J’avais discuté avec lui hier (vendredi) sur les réseaux sociaux. Ça fait dix ans que je cours avec lui, qu’on a une bonne relation et c’était dommage qu’elle soit affectée par un mauvais comportement sur le podium. Il s’est excusé auprès de moi, il a dit que sa réaction avait été démesurée. Je maintiens mes positions sur le dopage mais elles n’ont rien à voir avec le mélodrame qui s’est passé il y a deux jours. C’est en ça que j’étais un peu vexé. On a un peu tout mélangé. On a mélangé ce que j’avais dit dans le passé avec ce qui s’est passé en course, c’est pour ça que ça a créé une situation un peu tendue. Mais c’est sûr qu’Anton est un grand champion et c’était dommage qu’on reste là-dessus, donc on avait tous les deux décidé de se croiser et puis de se donner la main, comme on dit.
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