Mondiaux de biathlon : l’affaire Fourcade-Russie fait causer à Hochfilzen

Au lendemain du relais mixte marqué par le clash entre Martin Fourcade et les Russes, le sujet reste au cœur des discussions ce vendredi aux Mondiaux de biathlon à Hochfilzen (Autriche). Mais les Français font confiance au numéro 1 mondial pour ne pas être perturbé par cette affaire.

Hasard coquin du tirage au sort, les Français et les Russes étaient côte à côte ce vendredi matin sur le pas de tir pour l’entraînement. Le tapis 2 pour les Russes, le 3 pour les Français. Au programme, récup sur les skis et séance de tir pour Martin Fourcade sous le soleil. Si Anton Shipulin a fait une apparition en tout début de séance, il n’est ensuite pas réapparu sur le pas de tir et n’a pas croisé Martin Fourcade de la séance. Alexander Loginov, le troisième relayeur de jeudi, au centre de la polémique avec le Français, n’était pas présent. Il ne disputera pas le sprint ce samedi. Que ce soit Martin Fourcade ou l’encadrement, tout le monde semblait avoir retrouvé le sourire et la sérénité. Mais l’évènement de la veille était encore sur toutes les lèvres sur le stade d’Hochfilzen.

"Martin est venu me voir ce matin avant l’entraînement pour me demander en blaguant : « Les Norvégiens, ils me supportent ou pas ? » Je lui ai dit qu’on allait s’occuper de nous, déjà, avant de s’occuper de ça, explique Siegfried Mazet, l’entraîneur français du tir norvégien. Ça regarde les Russes et les Français, point barre, et on ne veut pas rentrer dans le débat parce qu’on a vraiment d’autres choses à s’occuper. Et les médias norvégiens pourraient nous le reprocher si on s’investissait en prenant parti et derrière, en n’ayant pas de bons résultats."

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"Ça va plutôt le nourrir que l’affecter"

Cette histoire pourrait-elle avoir une mauvaise influence sur Martin Fourcade ? "Je ne pense pas que ça va l’affecter, estime Siegfried Mazet. Il vous a dit qu’il était un grand garçon et qu’il faisait la part des choses. Et je vais reprendre Stéphane (Bouthiaux, l’entraîneur de la France) qui dit qu’il peut s’en nourrir. Ça va plutôt le nourrir que l’affecter." Pas de risque d’y laisser du jus ? "Du jus, il en a pour deux, donc ce n’est pas grave", sourit l’ex-entraîneur de Martin Fourcade.

Reste que le Français est quand même allée loin ce jeudi… "Pour moi, l’histoire du podium, c’était peut-être un peu trop, regrette Siegried Mazet. J’étais juste surpris et les Allemands, personne ne se rappellera qu’ils étaient champions du monde du coup. Il a une position, ses convictions et il les assume jusqu’au bout. Dans son attitude, il est égal à lui-même. Je le connais, je sais ce qu’il pense, je sais comment il est. C’est quelqu’un du sud, il vit les choses à 100%."

"Martin, tu es un cochon"

"Cette situation rend juste Martin plus fort, assure aussi son frère aîné, Simon Fourcade, à l’issue de l’entraînement. Il n’aime pas les injustices et toutes ces choses ne peuvent que le rendre plus fort. On est orgueilleux, il y a des choses qui nous affectent. Je pense qu’on est des personnes assez droites et assez vraies, donc quand on a quelque chose à dire, on le dit, et on n’a pas tendance à se cacher."

Au petit déjeuner, ce vendredi matin, Martin Fourcade s’est amusé avec ses coéquipiers des photos publiées sur les réseaux sociaux après le "Martin, tu es un cochon" lancé par le commentateur vedette du biathlon russe, Dmitry Guberniev. L’IBU a d’ailleurs rappelé à l’ordre le Russe et rappelé dans un message sur les réseaux sociaux : « Nous vous demandons de rester respectueux des autres dans vos commentaires sur les réseaux sociaux. Nous ne pouvons pas tolérer que des insultes et des commentaires désobligeants soient ou deviennent la norme dans une communauté de fans que l’on sait très respectueuse ».

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Julien Richard, à Hochfilzen