Patinage artistique: "On a un peu le seum", pourquoi le retour de Cizeron est "dur à digérer" pour ses concurrents français

L'annonce du retour à la compétition de Guillaume Cizeron avec une nouvelle partenaire n'a pas fait que des heureux en équipe de France, ont reconnu samedi Loicia Demougeot et Théo Le Mercier, le duo tricolore qui pourrait pâtir de la nouvelle hiérarchie.
"Guillaume reste le meilleur patineur de tous les temps, donc en tant que fan de patinage, j'ai hâte de voir ce que ça va donner avec sa nouvelle partenaire. Maintenant, forcément, en tant que patineur français, c'est un peu dur à digérer", a admis Théo Le Mercier, à l'issue de la danse libre du duo samedi aux Championnats du monde de patinage artistique de Boston où ils ont pris la 15e place.
"Bien sûr qu'on a un peu le seum"
Guillaume Cizeron avait annoncé en fin d'année la fin de sa collaboration avec Gabriella Papadakis, avec laquelle il a été sacré champion olympique en 2022. Mais il a finalement décidé de reprendre la compétition avec une nouvelle partenaire, la Canadienne Laurence Fournier Beaudry, en cours de naturalisation. Les deux patineurs ont affirmé leur ambition d'aller décrocher l'or olympique dans moins d'un an aux Jeux de Milan-Cortina d'Ampezzo.
La France disposant de deux quotas pour les JO, l'arrivée de ce nouveau duo bouleverse la hiérarchie et pourrait priver Demougeot et Le Mercier d'une place aux Jeux, l'autre billet devant vraisemblablement aller au binôme Lopareva-Brissaud, vice-champions d'Europe en titre et 8e à Boston.
"Je n'ai pas envie d'être trop salé, mais bien sûr qu'on a un peu le seum", a ajouté Le Mercier. "Après, on va se battre. On va tout donner. Mais on a l'impression d'avoir une montagne devant nous. C'est assez compliqué."
"Au final, même si ce n'est pas leur but, ça va forcément nous nuire. C'est un peu ça qui est compliqué à vivre", a-t-il déploré.
Les deux patineurs ont également reconnu ne pas avoir apprécié la réaction de la Fédération française, qui s'était félicitée dans un communiqué du retour de Cizeron.
"Ce qui nous a un petit peu impactés, c'est la façon dont ça a été annoncé. On nous a un peu vendu ça comme Guillaume qui allait sauver le patinage français", a regretté Demougeot.