Patinage: l'agence antidopage russe va trancher le cas Valieva, après le scandale de Tokyo

Six mois après la révélation du test antidopage positif de Kamila Valieva aux Jeux olympiques de Pékin, l’affaire devrait connaître une nette avancée d’ici quelques jours. L’agence russe de lutte contre le dopage, RUSADA, doit théoriquement trancher sur le cas de la jeune patineuse d’ici lundi.
"Les organisations antidopage devraient être en mesure de clore la gestion des résultats (y compris la procédure d’audition en première instance) dans les six mois suivant la notification [d’un contrôle positif]", peut-on lire dans le volet "Gestion des résultats" du Code Mondial antidopage. Le résultat du contrôle de la jeune Russe de 15 ans ayant été connu le 8 février, RUSADA doit rendre ses premières conclusions avant le 8 août.
Un test du 25 décembre
Kamila Valieva, première patineuse à réussir un quadruple saut aux Jeux olympiques, avait été testée positive à la trimétazidine à l’issue des championnats de Russie le 25 décembre 2021. Mais les résultats ne furent publiés que le 8 février, en plein milieu des JO, au lendemain de la victoire du comité olympique russe lors de la compétition par équipe.
Ce long délai s’explique par le lieu d’étude de l’échantillon. Ce dernier était traité à Stockholm, la Russie n’ayant plus de laboratoires certifié depuis le scandale de dopage "institutionnalisé" en marge des Jeux de Sotchi. Valieva s’était alors défendue en disant avoir ingurgité un médicament de son grand-père. Dans un premier temps suspendue par RUSADA, Valieva avait été autorisée à concourir lors de l’épreuve individuelle par le Tribunal arbitral du sport, saisi par le comité olympique russe. Elle s’était complètement ratée pendant le programme libre et avait fini quatrième au final.
Récompensée par Poutine
Depuis, la patineuse a repris la compétition. Elle a participé à un concours à Saransk pour sa reprise, fin mars, en parallèle des mondiaux desquels les Russes et Biélorusses étaient exclus. En avril, Kamila Valieva avait reçu, comme tous les athlètes médailles aux JO, une récompense des mains du dirigeant russe Vladimir Poutine. Ce dernier avait alors considéré qu’il était "impossible" que l’athlète se soit dopée.
Depuis, la Fédération Internationale de Patinage a voté des mesures pour que des jeunes filles ne soient plus confrontées à ce type de scandale et à la pression qui l’accompagne. Lors d’un congrès en Thaïlande, l’ISU a acté que l’âge minimum pour participer à des compétitions seniors passera à 17 ans. Ce sera d’abord 16 ans lors de la saison 2023-2024, puis à 17 ans dès 2024-2025.
Aucun médaillé par équipe
Le monde du patinage attend maintenant les conclusions du travail mené par l’agence antidopage russe. Celle-ci peut prendre plus que les six mois évoqués dans le Code Mondial antidopage si la situation présente des "problèmes complexes" ou des "retards indépendants de la volonté de l'organisation antidopage". En attendant, le comité olympique russe est toujours noté vainqueur du concours de patinage artistique par équipe. Mais aucune des trois nations sur le podium (notamment les Etats-Unis et le Japon) n’a reçu de médailles.