Scandale aux Mondiaux de saut à ski, les Norvégiens disqualifiés pour tricherie avec leur combinaison

Marius Lindvik, aux Mondiaux à Trondheim, en Norvège - Iconsport
Un gros scandale pour boucler les Mondiaux de ski nordique, à Trondheim, en Norvège. La compétition a été marquée par une grande controverse samedi. Depuis plusieurs jours, une vidéo, diffusée par un journaliste polonais et relayée par la chaîne autrichienne ORF, a mis en lumière un comportement suspect de certains sauteurs norvégiens. On y voit Magnus Brevig, un entraîneur norvégien, en train de modifier les combinaisons de ski avec une machine à coudre. Bien que des soupçons aient émergé avant le début de la compétition, la Fédération internationale de ski (FIS) ne s’est pas saisie de l’affaire immédiatement. Cependant, avant l'épreuve-reine du grand tremplin, trois nations ont déposé une réclamation officielle.
Les accusations de tricherie ont donc conduit à la disqualification de Marius Lindvik, qui a perdu sa médaille d'argent. Ses coéquipiers Johann Andre Forfang (4e) et Kristoffer Eriksen Sundal ont également été exclus. Sandro Pertile, directeur de l’épreuve, a réagi en expliquant : "Nous avons eu, pendant la première manche, des réclamations officielles venant de trois pays. Nous avons fait une inspection rapide parce que pendant la compétition, nous ne sommes pas en mesure d'ouvrir les combinaisons. Les réclamations ont été rejetées." Il a ensuite déclaré que "quelque chose avait été trouvé dans la combinaison" après des vérifications effectuées à l'issue de la deuxième manche.
Si, le Slovène, Domen Prevc reste évidemment leader de l’épreuve, la médaille d’argent a été remise à l'Autrichien Jan Hörl et la médaille de bronze au Japonais Ryoyu Kobayashi.
La remise en cause des autres médailles ?
Alors si cette tricherie a certainement aidé Lindvik à décrocher la médaille d’argent, cette polémique pose question sur les autres médailles obtenues par la Norvège. Pour rappel, le pays scandinave a obtenu trois médailles d’or durant les Mondiaux, deux par équipe et une individuelle pour Lindvik. Si ce samedi, les choses ont été revues dans cette épreuve, comment ne pas douter des autres résultats ? Ces disqualifications posent question sur les performances norvégiennes tout au long de la compétition.
Des contrôles renforcés pour prévenir la triche
Cette affaire met en lumière la nécessité de lutter contre les manipulations d'équipements. Le saut à ski a longtemps été confronté aux problèmes liés aux tailles de combinaisons, qui influencent l’aérodynamisme et la portance des athlètes. Actuellement, les tenues sont contrôlées manuellement et de manière aléatoire avant les compétitions, mais ce processus laisse visiblement place à des erreurs humaines.
Pour contrer cela, la FIS a mis en place, en 2023, un scanner 3D, testé lors du Grand Prix d’été et utilisé lors de la saison hivernale. Ce scanner compare les mesures de la combinaison avant le saut avec celles enregistrées dans une base de données, entraînant une disqualification immédiate si l'équipement est trop grand.
La FIS prévoit d’aller encore plus loin en instaurant un premier scan des athlètes en sous-vêtements la veille de l’épreuve pour obtenir leurs mesures exactes, suivi d’un second scan en tenue complète le jour de la compétition, afin d’assurer la conformité des combinaisons.