Fayed : "Maintenant, j’arrive à me faire mal"

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Guillermo, vous avez lancé votre année par une deuxième place sur la descente Lake Louise, votre premier podium en Coupe du monde, et puis tout s’est enchainé…
C’était le but de connaitre ce moment de joie. Je m’étais dit deux, c’est génial. Après, tout s’enchaine. C’était hyper important de confirmer. Etre trois fois dans le Top 10 en trois courses, je n’avais jamais fait ça. Je n’aurais jamais pu rêver d’un début de saison comme ça, pour moi c’est incroyable.
Avez-vous changé quelque chose pendant votre préparation cet été ?
On n’a pas beaucoup changé le programme. Par contre, j’ai vraiment changé ma façon de m’entrainer sur le cardio, c’est tout. Je me suis éclaté cet été. Et cette année, ça va vite. Je n’arrive pas trop encore à comprendre pourquoi. C’est vraiment la suite de ma préparation depuis 5-6 ans.
Y-a-t-il davantage de plaisir sur la piste ?
J’étais au bout du rouleau l’année passée. Ça faisait 3-4 ans que j’étais tout le temps entre 24 et 30. Tu vois qu’autour de toi, ça avance vite. Tu n’arrives pas à choper le wagon. Je me suis senti limité. J’ai pris mon temps. J’ai eu une petite blessure au dos qui m’a fait reposer la tête. J’ai vraiment repris le goût. Je me suis dit : « Tu fais de la descente, c’est quelque chose que tu ne peux faire qu’en compétition. C’est magique, ce sont les plus belles pistes du monde. Il ne faut pas arrêter là-dessus. » Et du coup, j’ai mis un engagement total. Maintenant, je prends les courses pour m’éclater, pour prendre du plaisir. En ce moment les résultats vont avec, donc c’est double plaisir.
« Faire le yoyo, mentalement, ça use trop »
Peut-on parler de déclics physique et psychologique ?
Le gros cap que j’ai passé, c’est que j’arrive maintenant à aller me faire mal sur des fins de manche, ce que je n’avais jamais réussi à faire. J’ai plus confiance en mon physique. Avant les 30-40 dernières secondes c’était de la survie. Alors que là, je sens que j’arrive à peu près à skier. Il m’en manque encore un petit peu. Les dix dernières secondes… Mais bon, c’est toujours ça de pris. Je me construis peu à peu. Je n’ai pas envie de brûler les étapes. Je reste sur l’optique des Top 10. Mieux, c’est la cerise sur le gâteau. Je veux être régulier. Faire le yoyo, mentalement, ça use trop.
Un dernier mot sur la gestion des fêtes, plus sur les pistes qu’avec la famille…
On fait ça depuis huit ans… C’est vrai qu’au début, c’est un peu compliqué de faire Noël dans un « Autogrill ». C’est comme ça. Mais nous sommes un groupe. On est en train de monter fort. Il y a vraiment une bonne ambiance. Ça passe mieux de fêter Noël ensemble.