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"Je ne peux pas me contenter de ce que j’ai vu", le tacle du patron de l’équipe de France aux skieurs français après leurs mauvaises performances au super-G des Mondiaux

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Loin de leurs attentes, les Français n’ont pas brillé lors du super-G de ces Mondiaux de Saalbach en Autriche. Florian Loriot termine 13ème et meilleur tricolore. Nils Allègre est lui 17ème, quant à Matthieu Bailet et Nils Alphand, ils ont abandonné. Frédéric Perrin, directeur de l’Equipe de France masculine de ski alpin, s’est montré critique à l’égard de ses coureurs à l’issue de la course.

Frédéric Perrin, on le voit au niveau des résultats, ce super G n’a pas souri aux Français…

Oui, ça ne nous a pas du tout sourit. Ça c’est une certitude. Les résultats sont plutôt décevants. Je mettrais un petit bémol sur Florian Loriot qui pour ses premiers championnats du monde et après ce qu’il a vécu à Kitzbühel (commotion cérébrale après une chute), fait quand même une course encourageante.

Comment explique-t-on ces résultats?

Il y a toujours une explication. S’il n’y en avait pas ça, ne servirait à rien de vivre des choses comme ça. Le discours pourtant hier (jeudi) avait été simple, que l’on n’avait rien à perdre, qu’il fallait se lâcher. Je sais aussi par expérience que ce n’est jamais facile à faire et concrètement aujourd’hui ils n’ont pas du tout réussi à le faire. Déjà sur des coupes du monde quand on se regarde un petit peu trop on prend. Mais je crois qu’aux championnats du monde on prend trois fois plus. Et malheureusement c’est le constat qu’on peut faire.

Sur des Mondiaux, on dit qu’il faut être là le Jour-J, c’est compliqué à réaliser?

Oui c’est dur. Alors c’est très dur quand on est favoris après quand on n’est pas favoris ce n’est pas facile non plus mais ça l’est plus quand même. Mais malgré tout on n’a pas pris le wagon pour ça. La seule déception que j’ai c’est que je n’ai pas vu des athlètes qui ont fait en sorte d’essayer.

Il va falloir rectifier ça avant la descente de dimanche?

Je pense qu’on a des athlètes qui ont beaucoup d’expérience et j’espère que ça va leur servir de leçon parce qu’aujourd’hui quand on veut aller chercher des médailles on ne peut pas se permettre de faire ce que l’on a fait sinon on n’a rien du tout à la fin. Et on n’est pas là pour ne rien avoir. On est là pour donner le meilleur et faire le maximum pour tendre vers ça et ce n’est pas ce qu’on a fait aujourd’hui.

On a vraiment l’impression que vous êtes énervé…

Oui je suis énervé, je ne peux pas me contenter de ce que j’ai vu aujourd’hui. Ce n’est pas possible. Je ne suis pas là pour ça. A un moment donné il faut aussi que les vérités soient dites. C’est ma vérité d’aujourd’hui. Ce sont des grands garçons et ils le savent. J’espère que ça va nous servir de leçon pour les deux descentes. Celle de dimanche et celle du combiné par équipe. J’espère qu’ils en prendront conscience.

Pour repartir de ces Mondiaux satisfait, il faut obligatoirement une médaille ou cette bonne place avec la manière?

Je leur souhaite juste un truc, c’est ce que je leur ai dit, c’est de partir d’ici avec aucun regret. Aujourd’hui, on part d’ici on a déjà des regrets. Il ne faut pas que l’on en ait plus.

Propos recueillis par Lena Marjak