"Pas de chance", peur qui augmente ou malédiction? Comment les skieurs français justifient leurs chutes à répétition

La terrible loi des séries. Pour les Français, la Coupe du monde de ski alpin 2024-2025 est malheureusement rythmée par les chutes. Cyprien Sarrazin fut le premier à tomber très lourdement. Le leader des Bleus avait violemment chuté à Bormio en décembre et souffre d'une grosse commotion cérébrale qui va le tenir écarté des pistes au moins jusqu'à la fin de l'hiver. Blaise Giezendanner, lui, souffre d'une rupture du ligament du genou droit après sa chute survenue mi-janvier lors de la descente de Wengen.
Ce vendredi à l'occasion du super-G, la piste de Kitzbühel n’a pas non plus souri aux Tricolores. Parti dossard 19, Alexis Pinturault (33 ans, 34 victoires en Coupe du monde) a chuté au bout d'une vingtaine de secondes de course. Le diagnostic est sévère : fracture du tibia et lésion du ménisque interne. Quelques minutes plus tard, un autre Français, Clément Loriot, a chuté au même endroit et a lui aussi été hélitreuillé vers l'hôpital. Ce n’est pas fini. Nils Alphand et Matthieu Bailet sont eux aussi sortis de piste, sans gravité.
Bailet: "Il y a des choses bien plus terribles que ça. Il suffit de regarder les infos"
"J’ai mal à la cheville. J’avoue que je m’en sors bien. Je suis tombé d’une manière un peu bizarre", a réagi Matthieu Bailet avant de relativiser : "Il y a des choses bien plus terribles que ça. Il suffit de regarder les infos… C’est tragique mais on fait un sport à risque. On sait les risques que ça représente. J’essaie de banaliser ça, de prendre une méga distance. Il ne faut pas se laisser abattre."
Mais pourquoi les Français chutent-ils autant cette saison ? "C’est une bonne question, rigole Matthieu Bailet. Ce n’est pas une question à laquelle j’ai envie de répondre et ce n'est surtout pas moi qui ait la réponse."
"Le ski reste un sport à risque", rappelle Nils Alphand
Alors qu’Adrien Théaux chasse d’éventuels problèmes de matériel ("si c’était ça, il n’y aurait personne en bas"), Nils Alphand n’a pas non plus d’explication et se montre fataliste : "C’est pas d’chance. Dans toutes les équipes il y a des séries comme ça. Parfois ce sont des skieurs de la même nation, parfois c’est un peu tout le monde. Le ski reste un sport à risque, c’est comme ça. Les chutes font partie du sport." Un sentiment partagé par Adrien Théaux : "Ce n’est pas une bonne passe pour nous. Ce n’est pas drôle de voir les copains tomber mais on est entraîné à ça. On arrive à se blinder. On préfère quand il y a de l’euphorie et que tout le monde rigole à l’hôtel. Ce n’est pas le cas", conclut le skieur tricolore.