Ski alpin: "Ça met du baume au cœur", Romane Miradoli savoure son premier podium de la saison

Romane Miradoli, quel est le sentiment avec ce premier podium qui intervient sur l’avant-dernière course de la saison ?
C’est juste de la joie. Je suis super contente. Mieux vaut tard que jamais. Un premier podium qui arrive au mois de mars, j’aurais bien aimé qu’il arrive un peu plus tôt. C’était un hiver compliqué. Je me suis bien torturée l’esprit pour comprendre ce qui ne fonctionnait pas. J’ai essayé de mettre des choses en place après les Mondiaux pour sortir de tout ça. Ça a commencé à se faire ressentir à Kvitfjell. Je me suis fait confiance avec ce dossard 1. Le tracé ressemblait à celui du Super-G de jeudi. On y avait déjà mis les pieds sur cette piste même si c’était un peu différent sur les mouvements de terrain. Il fallait être un peu plus sûre de soi. J’y ai cru. Il fallait que je profite de ce dossard pour mettre les pieds où je voulais et envoyer une grosse manche. C’est cool, ça concrétise, ça fait vraiment du bien.
Les skieurs disent souvent qu’ils se construisent tout au long d’une saison. Est-ce que ce podium est le fruit d’une construction ?
Non. Je n’ai fait que m’enfoncer jusqu’aux Mondiaux. J’étais dans une impasse. J’ai vécu des émotions pas du tout évidentes, très contradictoires. C’était un challenge avec moi-même. J’ai dit que je ne lâcherais pas, que j’y croyais toujours. Au plus profond de moi je savais que j’allais trouver la solution. Après les Mondiaux, je suis rentrée à la maison, j’ai soufflé un bon coup. J’ai compris ce dont j’avais besoin, ce que je ne voulais pas. Je suis arrivé avec plein d’énergie, plein d’influx nerveux et j’ai pu m’exprimer.
En quoi ce podium change la coloration de votre saison ?
Ça change carrément la saison. J’étais partie dans l’optique de trouver de la régularité, de ne pas être la fille qui fait un podium par an. Je n’ai pas réussi à le faire. C’est une saison hyper riche qui je l’espère m’aidera pour la suite. Peut-être qu’il faut passer par là pour gagner en régularité. L’avenir nous le dira. Ça prouve que ce que je mets en place fonctionne. Ça me donne des clefs pour l’année prochaine.
Un peu de ski-fiction. Est-ce que c’est votre dossard 1 qui vous coûte ces 5 centièmes sur Brignone ? Le dossard 1 n’est jamais évident...
On ne saura jamais. J’en parle avec Federica tout à l’heure. Elle m'a dit qu’elle m’avait regardé,’tu as fait une super course, je n’ai pas besoin de regarder quelqu’un d’autre’. Je lui réponds que je n’ai pas été bonne sur la traversée où elle me reprend trois dixièmes. Elle me dit que ma banane a peut-être été trop précautionneuse. Avec un plus gros dossard comme elle, tu as l’info qui remonte. Ce sont trois dixièmes, c’est beaucoup. On se dit que j’aurais pu faire mieux et que ces cinq dixièmes étaient de mon côté. Je ne crache pas sur cette course. On est trois en 5 centièmes. Les centièmes sont du côté de Federica. Elle est en super forme. On ne saura jamais, mais pour un dossard 1, j’en ai bien profité.
Vous allez terminer dans une semaine aux États-Unis avec les finales de la Coupe du monde en étant engagé sur le Super-G. Ce podium doit vous ouvrir l’appétit ?
Je n’ai pas lâché après les Mondiaux. Ce n’est pas pour lâcher si proche des finales (rires). Ça redonne du baume au cœur. C’est de la joie. J’ai envie d’en profiter un maximum sur ces finales. Je regrette de ne participer qu’au Super-G. J’espérais courir la descente de la Thuile (annulée en raison de la météo) pour chercher mon ticket sur les finales. Il y a du boulot en descente. Je ne suis pas loin non plus. C’est plein de belles choses pour l’année prochaine.