Wengen (slalom) : SOS Pinturault en détresse

Auteur d’un début de saison très loin de ses ambitions, Alexis Pinturault n’est pas monté sur le moindre podium cet hiver. Encore décevant vendredi dans le combiné de Wengen, le Français retrouve les pistes suisses ce dimanche pour un slalom (première manche à 10h30, seconde à 13h30) où lui et son staff espèrent le voir rebondir.

Même la discipline qui sied le mieux à sa polyvalence lui joue des tours. Début de saison ratée ou pas, Alexis Pinturault arrivait au combiné alpin de Wengen, ce vendredi, avec l’étiquette d’un des favoris. Voire du grand favori. Mais patatras. Encore. Une 13e place indigne de son talent et presque pas de mots pour expliquer un énième raté. Comme sonné par un KO. « Honnêtement, je ne sais pas vraiment, lançait le skieur de Courchevel. C’est un contrecoup mais on va essayer de rebondir dimanche. »

On est y est. Retour sur les pistes suisses de Wengen pour un slalom, spécialité dans laquelle il reste sur une quatrième place à Adelboden le week-end dernier. Mais aussi sur sa manche ratée dans le combiné. Un souvenir qui rend sévère David Chastan. « Je ne l’ai pas reconnu, analyse le directeur des équipes de France masculines. Il est passé à côté, il s’est complétement trompé. J’espère qu’il va rectifier le tir. Mais en skiant comme il a skié sur la manche du combiné, ce n’est même pas la peine. Il ne faudra pas qu’il se trompe sur le rythme car c’est la base du slalom. J’espère le voir skier un peu plus joueur, un peu plus en rapport avec ce qu’il est et son caractère. Il ne peut pas skier comme vendredi, c’est sûr. »

Seulement 13e du général de la Coupe du monde

Le constat est dur mais honnête. Avec seulement cinq « Top 10 », une quatrième place comme meilleur résultat et un 13e rang dans un classement général dont on l’imaginait comme un possible lauréat (trois Français sont actuellement devant lui), la pépite annoncée du ski français vit « globalement son plus mauvais début de saison depuis cinq ans » (dixit David Chastan). Mais le staff tricolore espère bien voir du positif sortir du négatif.

« Il a le problème des gars qui ne font pas une bonne saison et qui ne sont pas en super confiance, estime Chastan. Il a des courses qui sont positives et il faut arriver à s’en servir. Il faut qu’il arrive à se satisfaire d’une quatrième place pour pouvoir rebondir. Tout champion est passé par là. Ça peut être positif. Mais avant, il faut quand même réagir. Le tout est de parvenir à oublier et à se recentrer sur la suite. C’est aussi ça la capacité des grands champions : arriver à réagir rapidement. » A 24 ans, l’avenir appartient encore à Pinturault, très performant à l’entraînement selon son staff. Mais pour atteindre les sommets promis, il va falloir rebondir sur ce début d’hiver en détresse. Dès le slalom de Wengen ? Il l’avait remporté il y a deux ans. Ça peut aider pour la confiance. Même si le combiné qui précédait (2e) annonçait alors de bien plus belle choses que celui de vendredi.

Alexandre Herbinet avec Georges Quirino à Wengen