Ski de fond: "Jai fait s'aligner les étoiles", savoure Chappaz, médaillé de bronze aux Mondiaux

Jules Chappaz, quel est le sentiment après cette médaille de bronze mondiale à 23 ans seulement et à deux centièmes de l’argent ?
Honnêtement je ne réalise pas encore. Je savais que ça pouvait être une belle journée en classique. Mais de là à faire une médaille derrière Klaebo et Golberg c’est magique. Ce n’est pas une médaille qui s’est faite sur une chute ou un fait de course. C’est une médaille que je suis allé chercher grâce à mon niveau.
Vous sentiez au fil des tours que vous aviez les jambes pour la médaille ? Vous gagnez votre quart et votre demi-finale.
Je me dis ça depuis deux mois. Depuis que je suis sorti du Tour de Ski je me répète que je prépare les Mondiaux et que je peux faire quelque chose de grand là-bas. J’ai pris toutes les coupes du monde comme une façon de m’entraînement. Malheureusement sur ces compétitions je me suis toujours fait accrocher. C’a été dur. J’avais l’impression que les étoiles ne l’aligneraient jamais et aujourd’hui je les ai faites s’aligner. J’ai évité les accrochages et j’ai su mener à bien ma journée.
Est-ce que vous avez pensé à l’or quand vous étiez sur les talons de Klaebo à la fin de la dernière montée ?
Non ! J’étais focus sur le podium. A Ruka (Finlande), ça m’avait joué des tours de vouloir suivre Klaebo absolument. J’avais joué la gagne et j’avais terminé sixième. Aujourd’hui je jouais le podium. Quand j’arrive au bout de la dernière bosse et que je suis deuxième je me dis ‘tu ne regardes plus derrière, tu vas au bout et si ça se passe bien rien ne peut t’arriver’. Au final, je me fais croquer sur la photo-finish pour la deuxième place. C’est anecdotique. C’est le podium qui compte sur des Mondiaux. La médaille est là, c’est énorme.
Avez-vous un regret sur le final ? Vous perdez l’argent pour deux centièmes.
Non. Je pense que mes deux dernières poussées sont affreuses. Je vis le sport pour n’avoir aucun regret et aujourd’hui je j’en ai aucun.
On vous a vu sourire à chaque présentation des skieurs, à faire les cornes du bélier, symbole de La Clusaz. Vous sembliez heureux du moment.
C’était une journée où j’étais dans le jeu, dans le bonheur. Je me régale de pouvoir skier à côté des meilleurs mondiaux, c’est un pur plaisir.
Cette médaille vous laisse de grand espoirs. Une médaille française en style classique c’est rare.
Quand Thibaut Chêne a pris le groupe au printemps, on s’est dit que l’objectif serait le sprint classique des JO en 2026. Ce résultat montre que l’objectif n’est pas irréalisable. On va essayer de progresser pour aller chercher encore mieux.