Violences sexuelles dans le patinage: "Je suis un homme clean", Gailhaguet se voit en "coupable idéal"

Invité de BFMTV ce mercredi soir, après sa contre-attaque en conférence de presse concernant les accusations dont il fait l'objet après les révélations de Sarah Abitbol et d'autres patineuses racontant avoir été victimes d'agressions sexuelles et de viol alors qu'il était en responsabilité, Didier Gailhaguet reste offensif.
Le président de la Fédération française de sports de glace, accusé d'avoir fermé les yeux voire couvert ces agissements, regrette de voir l'institution érigée en seule responsable. "Je n'ai pas protégé Gilles Beyer bien évidemment, insiste-t-il à propos des accusations de Sarah Abitbol qui accuse son ancien entraîneur de viol. Comment voulez-vous, alors que j'ai moi-même demandé une enquête auprès du ministère - et c'est moi qui l'ai fait, personne d'autre - je fasse l'inverse des conclusions de l'enquête? Mon propos n'est pas aujourd'hui de constater le problème Beyer. Il y a plusieurs victimes, pas uniquement Sarah Abitbol, dont on ne parle pas et qui méritent autant le respect. Savoir que de présumés viols ont été fait sur ces jeunes dames, ça me bouleverse."
"Nous ne méritons pas le traitement qui nous est fait"
Le dirigeant s'insurge de voir la Fédération résumée à ces affaires: "Cette Fédération n'est pas un ramassis de pervers sexuels ayant la culture du viol. C'est inadmissible de dire ça! Il y a des petits salopards qui ont profité de l'innocence de ces jeunes filles, mais la Fédération, ce sont des licenciés, des bénévoles, des athlètes des encadrants... pour eux, le torrent de boue déversé est insupportable! C'est pour cela que je ne peux pas le supporter et que je monte au créneau."
"J'ai été informé il y a une semaine et demi", répète-t-il à propos des accusations émanant notamment de la part de la part de Sarah Abitbol. "Bien évidemment je compatis mais comment peut-on stigmatiser une Fédération qui ne mérite pas ça ?! Nous ne méritons pas le traitement qui nous est fait", insiste-t-il, s'expliquant par ailleurs "sali par des minables" dans sa conférence de presse. "Je suis un homme clean et ne peux accepter d'être stigmatisée", poursuit-il, laissant entendre à demi-mot que son éventuelle démission n'interviendrait que dans l'éventualité de résultats de l'enquête lancée par le ministère prouvant sa responsabilité.
"La ministre ne m'a pas entendu"
"Je n'ai parlé à personne jusqu'à maintenant et ai réservé toutes mes déclarations à ma ministre de tutelle. Elle m'a écouté, elle ne m'a pas entendu, poursuit-il. Visiblement les choses étaient faites avant. Il y a un coupable idéal, c'est Didier Gailhaguet, qui est Satan. C'est trop facile. je ne suis pas un président parfait, j'ai des défauts, j'ai fait des erreurs, mais je n'ai pas commis de faute. Il est trop facile d'aller sur des plateaux tv comme certains en disant 'tout le monde savait!'. Mais pourquoi alors n'ont-il pas parlé précédemment? Comment voulez-vous que nous, Fédération, soyons tenus pour responsables de faits que nous avons appris il y a une semaine et demie, qui datent de 30 ans?"
"Je n'ai aucune vocation à incarner une omerta ou un copinage, j'essaie de fédérer une Fédération sur la base de faits avérés, de documents fédéraux que j'ai moi-même demandé, sur la base d'une inspection que j'ai moi-même demandée. Pourquoi j'irais à l'encontre? C'est ridicule, s'énerve-t-il. On ne traite pas la Fédération comme on le devrait. Ce n'est pas un problème qui concerne uniquement la Fédération des sports de glace. C'est un problème de société."