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Duhaupas-Yoka: le round d'observation devant les micros

Tony Yoka

Tony Yoka - ICON SPORT

Avant leur combat du 25 septembre à la Paris La Défense Arena, Tony Yoka et Johann Duhaupas se sont retrouvés pour une première conférence de presse vendredi à Paris. Face à un Yoka à l’œil sombre, avare en mots et concentré, le Picard a avancé toute sa détermination pour ce choc rare dans l’Hexagone.

Il y a quelques années, lorsque Tony Yoka était un boxeur olympique prometteur, Johann Duhaupas a eu l’intuition que ce garçon serait sans doute sur son chemin une fois passé professionnel. Au crépuscule de sa carrière, le boxeur de 40 ans va voir sa prédiction se réaliser. Ce jeune devenu ensuite son sparring partner lors de la préparation de son combat contre Deontay Wilder (défaite au 11e round). Et aujourd’hui, l’homme auquel il pense le plus. Un Yoka, qui n’a plus boxé depuis le 29 septembre (victoire par arrêt de l’arbitre contre Michael Wallisch), plein d’appétit et pressé de reprendre le fil d’un chemin souvent chaotique chez les poids lourds. Assuré aussi de saisir ce destin doré qu’il ne veut pas abandonner.

Ce duel peut être un marchepied intéressant pour Yoka vers de belles opportunités de ceintures, probablement l’un des derniers barouds pour Duhaupas, déterminé à s’offrir "le boxeur le plus médiatique de France": "Si jamais je perds et que Tony en a bavé, je me dis qu’il aura progressé grâce à moi" pense le boxeur d’Abbeville. C’est qu’on a fini par perdre patience de voir ces deux-là face à face. Jérôme Abitboul, le promoteur de All Star Boxing, n’a pas lâché, même après un an et demi de tractations. Un an et demi à se tourner autour, à se perdre en négociations, le clan Duhaupas a souvent freiné selon Abitboul. Le Nordiste a mis du temps à franchir le pas: "Ce combat, je le voulais depuis le début mais j’ai écouté mon équipe reconnait Duhaupas. J’ai décidé de revenir et d’affronter Tony car au fond de moi, c’est ce que je voulais."

Yoka: "Contre Johann, ce sera grand"

Tout au long de ce pas de deux, les deux garçons sont montés dans les tours. Yoka a reproché à Duhaupas d’être revenu sur sa parole. Et ce dernier que le champion olympique 2016 n’ait pas pris en compte la venue de son deuxième enfant pour trouver la date adéquate. Séparé de quelques mètres dans la salle de la Paris La Défense Arena, les deux musclés sont plus apaisés. "Il y avait un froid reconnait Yoka. Ca fait du bien que ce soit enfin signé." Un affrontement de poids lourds de ce niveau dans l’Hexagone est rarissime. "Un tel combat poids lourds n’a jamais eu lieu en France et ça ne se reproduira pas de si tôt, pense Duhaupas. J’ai toujours voulu un gros combat et contre Johann ce sera grand", répond Yoka, 7 victoires en autant de combats pros.

Venu d’Uzès (Gard) où il se prépare comme à son habitude, Duhaupas est apparu affûté, délesté de pas mal de kilos superflus. Gorgé de la confiance de celui qui réussit de bons entraînements. L’ancien challenger mondial WBC n’a pas laissé son estomac le dominer. Un indice sur sa tactique du 25 septembre. Vraisemblablement, le vétéran de 40 ans essayera de se présenter le plus léger possible pour résister à la vitesse de Yoka et l’emmener le plus loin possible dans ces douze rounds. Plus secret que son adversaire, le Francilien n’a pas lâché grand-chose sur la stratégie à appliquer si ce n’est ne pas laisser Duhaupas le presser. Pour ce choc, Yoka ne pourra pas compter sur son maître américain Virgil Hunter, fatigué et malade. Le 25 septembre, sauf avis contraire, il n’y aura que 5.000 spectateurs dans l’enceinte habituelle du Racing 92. Bien peu pour un combat où il y a tellement à gagner.

MM