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Boxe: "S'accrocher à la vérité peut mener au succès", les ambitions de Khelif, pas rassasiée après sa médaille d'or aux JO 2024 de Paris

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Alors que son ancien manager avait annoncé à tort son retrait du monde de la boxe, Imane Khelif a réaffirmé, dans un entretien à La Gazzetta dello Sport, son ambition de remporter une autre médaille olympique après celle en or aux Jeux 2024 de Paris l'été dernier (-66 kgs). Prise dans une polémique sur son genre, l'Algérienne espère également servir de modèle pour les prochaines générations.

"Je veux une autre médaille et contribuer à créer davantage d'opportunités pour les femmes dans le sport". Dans une interview donnée à La Gazzetta dello Sport, Imane Khelif n'a pas caché ses ambitions pour la suite de la carrière, alors que son ancien manager avait déclaré à tort qu'elle s'était retirée du monde de la boxe. Une information immédiatement démentie par la championne olympique chez les moins de 66 kilos aux Jeux 2024 de Paris, qui a réaffirmé son intention de participer aux JO de Los Angeles en 2028.

"Je n'ai pas l'intention de prendre ma retraite. Gagner la médaille d'or aux Jeux olympiques de Paris m'a donné une motivation supplémentaire: j'ai dû surmonter de nombreux obstacles pour y parvenir, notamment le harcèlement, et je veux continuer à me battre pour faire taire ceux qui doutent de moi. Grâce à mes exploits sportifs, mes objectifs ont grandi", a lancé la boxeuse algérienne.

"Le sport est un pont de proximité et de compréhension"

L'été dernier, Imane Khelif avait été sacrée championne olympique malgré une polémique sur son genre et une campagne de dénigrement. En cause: son hyperandrogénie, c'est-à-dire une présence excessive d'androgènes (hormones sexuelles mâles) circulant dans le sang chez une femme, qui se caractérise notamment par un taux plus élevé de testostérone. Cette hormone favorise le développement des muscles et lui donnerait donc un avantage sur le plan sportif, selon ses détracteurs.

"Malheureusement, j'ai été confrontée à une situation que d'autres athlètes ont connue par le passé et doivent encore affronter aujourd'hui. Mon expérience aux Jeux olympiques montre que tout athlète peut être victime, et ce qui s'est passé a été très préjudiciable, mais j'ai réussi à rester concentrée sans me laisser influencer par le battage médiatique", relate la boxeuse de 26 ans pour qui gagner la médaille d'or a été "un moment inoubliable, un accomplissement immense et incomparable".

Imane Khelif avait notamment dû composer avec l'hostilité de certaines de ses adversaires, comme Angela Carini. "Je reste toujours ouverte au dialogue et à la communication, car je crois que le sport est un pont de proximité et de compréhension, quelles que soient les positions ou les opinions", a confié l'Algérienne, qui n'a pas eu l'occasion d'échanger avec l'Italienne, ni la Hongroise Luca Anna Hamori qui l'avait aussi visée.

"Ceux qui portent préjudice aux femmes n'entraveront jamais leur détermination"

La polémique a été relancée cette année après son exclusion de la Box Cup d'Eindhoven (5-10 juin 2025) avant le début de la compétition néerlandaise qui exigeait des tests de genre à ses participantes, sans que l'on sache si elle s'y était soumise. Dans le même temps, les résultats d'un test effectué en Inde lors des Mondiaux 2023 ont fuité dans la presse et révélé qu'elle possèderait des caryotypes masculins, avec un marqueur "XY".

"Je respecte les règles telles qu'elles sont écrites. Mais lorsque des pressions extérieures rendent tout flou, c'est facile d'être victime de décisions soudaines et injustes. Cela nuit non seulement à l'athlète, mais aussi à l'esprit même du sport, qui devrait être fondé sur la transparence et le respect mutuel", fait valoir Imane Khelif, alors que World Boxing, la Fédération internationale de boxe, a rendu obligatoires les tests de genre pour les athlètes souhaitant participer à ses compétitions.

Pas de quoi décourager l'Algérienne, qui estime que son cas a "contribué à mettre en lumière les difficultés rencontrées par les femmes dans le sport et les injustices dont elles sont parfois victimes en raison de la discrimination". Elle espère désormais servir d'exemple pour les athlètes qui pourraient se retrouver dans la même situation. "Mon expérience m'a montré que rester ferme et s'accrocher à la vérité peut mener au succès, et que ceux qui portent préjudice aux femmes n'entraveront jamais leur détermination. Le travail acharné et le dévouement peuvent rendre justice et améliorer le paysage sportif."

LP