"Oui, je le veux": la discussion entre Ciryl Gane et Fernand Lopez qui a relancé la machine avant le combat contre Tom Aspinall

C'est une question que tous les observateurs ont pu se poser après sa défaite contre Jon Jones en mars 2023, pendant sa parenthèse TV et cinéma en 2024, ou plus récemment encore: Ciryl Gane, le combattant le plus populaire du MMA français, l'homme qui a atteint les sommets en quelques années seulement avant de se casser les dents à deux reprises sur la dernière marche, a-t-il encore faim? A-t-il encore l'envie, la motivation, de se faire mal pour aller enfin conquérir la ceinture des poids lourds de l'UFC, à 35 ans désormais? Eh bien cette question, Fernand Lopez se l'est posée aussi.
Dans un entretien accordé à RMC Sport à Dubaï, en pleine préparation du combat pour le titre contre le champion anglais Tom Aspinall (25 octobre à Abu Dhabi), l'entraîneur de "Bon Gamin" a reconnu que oui, il avait dû avoir une discussion potentiellement sensible avec Gane pour connaître son niveau de détermination. Histoire de savoir si oui ou non, il fallait se lancer à corps perdu dans un camp d'entraînement éreintant pour cette troisième (et dernière?) chance pour la ceinture. Ou si l'ancien champion intérimaire était déjà tourné, dans sa tête, vers un futur loin de la cage.
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"Il aurait pu penser que j'en doutais, mais non"
"Quand il y a un projet aussi grand que celui d'aller faire une ceinture pour la troisième fois, et où du temps s'est écoulé depuis la deuxième, tu te dis: 'Il faut que j'aille checker, il faut que je sois sûr qu'on a des intérêts alignés'", confie Fernand Lopez. "Moi j'ai envie d'aller chercher la ceinture en tant que coach. Je pose la question à mon binôme: 'Est-ce que c'est un truc qui te challenge toujours? Est-ce que tu vas le faire parce que tu dois le faire et que c'est là, ou est-ce que ça te challenge encore? Est-ce que tu le veux vraiment?'"
Fernand Lopez l'admet: il aurait pu provoquer une vexation chez Ciryl Gane, et entraîner une mauvaise réaction. Il n'en a rien été. Au contraire. "Il n'a pas trouvé ça bizarre", poursuit-il. "J'ai pensé qu'il pouvait mal le prendre et me dire: 'Pourquoi tu me poses cette question?' Mais non, il n'a pas trouvé mon attitude bizarre. Il m'a juste répondu de manière très claire: 'Je suis chaud, plus que jamais. Je suis vraiment déterminé à aller la prendre la ceinture.' (...) Il aurait pu penser que j'en doutais, mais non. Il m’a dit: 'Oui, vraiment, je le veux. J'ai très envie de battre Tom Aspinall.'"
Des mots simples, et aucune hésitation. De quoi relancer la machine, et pousser le duo à organiser un camp d'entraînement inédit d'un mois et demi aux Émirats arabes unis, pour n'avoir "aucun regret", comme le précise Ciryl Gane. "C'est normal", explique-t-il de son côté au sujet de cette fameuse question. "Ce sont des discussions en interne où on a besoin de se dire des choses, de comprendre à quelle hauteur sont les motivations, etc. C'est tout à fait logique. Tu as besoin d'être 100% transparent avec ton gars. Il voulait être sûr que j'ai toujours envie d'aller chercher cette ceinture. Et c'était le cas."
Les voyants au vert des deux côtés, Lopez et Gane ont pu mettre en place leur plan vers la bataille d'Abu Dhabi. "À partir de là, ont découlé un certain nombre de discussions", se souvient le coach. "Parce que pour aller chercher la ceinture, il faut avoir une attitude, des habitudes, un comportement, une discipline... Pour lui, pour moi, pour la salle et pour tout le staff." Et sur ce point aussi, les violons se sont rapidement accordés.