UFC 286 : "Je viens cimenter mon statut", Edwards se confie avant la revanche contre Usman

Leon, certains ne vous connaissent pas encore bien en France. Pouvez-vous vous présenter pour eux?
Je suis Leon "Rocky" Edwards. Je suis né à Kingston, en Jamaïque. Je suis arrivé en Grande-Bretagne vers 9-10 ans. J’ai été élevé dans la pauvreté, mon enfance était difficile et j’ai commencé les arts martiaux à 17 ans. J’ai continué pour l’amour de ces sports et mon rêve était de devenir champion du monde. Il est devenu réalité en août dernier et maintenant je vais défendre ma ceinture.
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Quel message passeriez-vous pour inciter le public à regarder votre combat contre Kamaru Usman ce samedi soir à Londres?
Si vous aimez la grandeur d’un combattant, si vous aimez les belles histoires, c’est le combat à regarder. Ça va être une soirée très excitante. Je viens de battre celui qu’on appelait le numéro 1 pound-for-pound (toutes catégories confondues, ndlr) et il vient prendre sa revanche. Ça va être très intéressant.
Beaucoup de gens vont ont découvert avec votre fantastique KO sur Usman en août dernier. Pouvez-vous nous le raconter ce KO?
C’était un moment incroyable. Quand vous vous fixez un but et que vous l’atteignez, pour n’importe qui et dans n’importe quelle situation, c’est un grand moment. Et la façon dont je l’ai fait, en mettant KO celui qu’on appelait le numéro 1 pound-for-pound, c’était fantastique. C’est difficile de décrire avec des mots ce que ça représente pour moi, pour mon équipe, pour ma famille. C’est tellement important pour nous.
Vous étiez dominé lors des trois rounds précédents, et même au cinquième, avant de sortir ce KO qui a tout changé. Que se passait-il dans votre tête dix secondes avant ce coup de pied?
Je le préparais. Je préparais ça. Je savais que quand j’allais lancer ce coup de pied, il allait toucher. C’est un mouvement qui a piégé mes partenaires d’entraînement plus d’une fois. Quand j’ai vu qu’il réagissait comme il le fallait, je me suis dit qu’il était temps de l’envoyer. Et c’est ce que j’ai fait.
C’était préparé, donc?
Oui c’était un truc préparé qui a payé ce soir-là.
Pour célébrer votre victoire, vous aviez emprunté la célèbre démarche à la Conor McGregor. C’était un hommage?
Pour être honnête, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. (Rires.) C’est un de ces moments où les émotions prennent le dessus sur votre corps et vous réagissez sans y penser. Je me suis dit que c’était enfin fait, que j’avais atteint ce but fixé il y a longtemps, et c’était un moment fabuleux.
Votre discours post-victoire, avec notamment cette formule "Pound-for-pound. Headshot. Dead!", est resté dans la légende. L'aviez-vous préparé?
Non. Comme je l’ai dit, les émotions ont pris le dessus. C’était un moment dingue. Je ne me souvenais même pas vraiment de l’avoir dit avant de revoir les images. C’était le numéro 1 pound-for-pound et je l’ai mis KO avec ce coup à la tête. C’était une soirée magique.
Votre vie a-t-elle changé avec cette victoire et ce titre de champion UFC?
Ça a aidé financièrement, bien sûr, et ça a changé ma carrière. Et comme je le répète, ce n’était que le début. Il y a encore beaucoup de choses que je veux accomplir dans ce sport. Et ça commence samedi soir.
Si vous gagnez samedi soir…
Quand je vais gagner samedi soir...
Avez-vous préparé quelque chose de spécial si vous réussissez à défendre votre ceinture devant votre public?
Pas vraiment, non. Je sais que je vais gagner mais je ne prépare pas ce que je vais dire au micro. Je préfère réagir selon mes émotions. Les gens se reconnaissent plus en vous quand c’est naturel, quand il y a des émotions. Quand je vais gagner samedi, je fêterai ça avec mon équipe et mon pays. Ça va être génial.
Ressentez-vous une pression supplémentaire à l'idée de défendre votre titre devant votre public?
C’est mon sixième main event à l’UFC. Ça fait longtemps que je suis là et longtemps que je suis dans les combats principaux. Il y avait probablement plus de pression sur le combat précédent que sur celui-là car je voulais prouver que j’étais le meilleur au monde. Cette fois, je viens juste cimenter ce statut. Je n’ai plus combattu à la maison depuis quatre-cinq ans donc je suis excité de pouvoir le faire, de combattre devant ma famille et mes amis. Ça va être génial.
Certains disent que vous avez été chanceux pour remporter ce titre car vous étiez dominé presque tout le combat. Que leur répondez-vous?
Je n’ai rien à dire là-dessus. Ça s’est passé comme ça s’est passé. Tout ce qui compte pour moi, c’est d’être performant. C’était ma onzième victoire de suite. Si j’ai été chanceux là, c’est que je l’ai été dans les dix combats d’avant. C’est comme ça. Je continue de faire ce que j’ai à faire, d’enchaîner les victoires, de battre tous les gars et de rester moi-même.
Est-il plus difficile d’être favori ou outsider?
Je ne pense pas que ça fasse une différence dans le combat. J’ai été dans les deux positions et peu importe, je gagne à chaque fois. (Rires.) Le résultat est le même, toujours.
Comment imaginez-vous ce combat de samedi soir?
Ça va être différents de nos deux premiers combats (ils se sont aussi affrontés en décembre 2015, victoire sur décision unanime pour Kamaru Usman, ndlr). J’ai beaucoup plus de choses à montrer, des choses que je peux montrer, et ce sera le cas samedi soir.
Vous comptez encore terminer Usman avant la limite?
J’aimerais encore le terminer avant la limite, oui. Ça va être difficile de faire mieux que ce coup de pied à la tête mais obtenir un autre finish devant mon public serait génial.
Avec un nouveau KO?
Ce sera probablement une soumission. Ça va être difficile de faire mieux que ce KO donc allons chercher une belle soumission.
Qu'avez-vous pensé de la défaite de Ciryl Gane face à Jon Jones?
Ça a prouvé combien Jon Jones est un grand. Revenir après trois ans d’absence contre quelqu’un avec autant de qualités que Gan a montré cette grandeur de Jones. J’espère qu’on reverra vite Gane dans la cage pour combattre contre d’autres membres du top 5 des lourds.