UFC: "C'est ridicule", Ngannou répond à ceux qui l'accusent d'avoir peur de Jones

Il n'a pas tardé à livrer sa version des faits. Pas question de laisser la machine UFC imposer son storytelling sans donner le sien. A l'annonce du départ de Francis Ngannou de l'organisation mastodonte du MMA, son patron exécutif Danna White avait laissé entendre que le combattant camerounais refusait surtout les défis sportifs qui l'attendaient encore à l'UFC, préférant "une moindre concurrence pour plus d'argent" malgré une offre qui en aurait fait le lourd le mieux payé de l'histoire de l'organisation pour défier Jon Jones, légende sur le retour qui affrontera finalement Ciryl Gane pour le titre vacant. Comme si le "Predator" à l'histoire jonchée d'obstacles pouvait encore craindre quelque chose...
>> Vivez l'UFC 283 au Brésil avec le Pass Combat RMC Sport
"Ils ont dit que j’avais peur de combattre Jon Jones, lance-t-il dans une vidéo d'explications sur son départ publiée sur sa chaîne YouTube. Avec tout le respect que je vous dois, c'est vraiment ridicule. Je demande ce combat depuis plus de deux ans. Depuis toujours." Ngannou prend appui sur sa défense de titre victorieuse contre Gane, en janvier 2022, avec un genou en vrac et la pression d'un dernier combat sur son contrat en forme d'obligation de gagner pour garder la main dans les négociations, pour rappeler combien il n'a peut de rien ni personne. J'ai combattu des gars avec un seul genou, avec une blessure. Pourquoi j'aurais peur d’eux? Pourquoi j'aurais peur alors que je me sens encore plus confiant? Je n’ai pas peur."
Il préfère s'en amuser. Après avoir remercié ses fans mais aussi l'UFC "pour ces sept dernières années", Ngannou partage "(s)on excitation pour le combat entre Jon Jones et Ciryl Gane. Avant de chambrer, sourire aux lèvres, dans une déclaration que beaucoup considéreront légitime : "Ce sera un combat excitant, je vais le regarder. Mais on sait tous que le terme champion incontesté pour le vainqueur ne voudra rien dire. Vraiment rien. (...) Ils vont dire beaucoup de choses, ils vont tenter de me dénigrer, de me dévaluer. Mais souvenez-vous qui est le vrai roi. Je suis le meilleur poids lourd au monde. Peu importe ce qu'ils disent, le roi, c'est moi."
Ngannou répond aussi à White et son "si tu ne veux pas être là, tu n'as pas à être là" lâché en conférence de presse le week-end dernier : "Vous savez que ce n'est pas vrai, combien le contrat UFC peut être restrictif alors que nous sommes des contracteurs indépendants. Il n'y a pas beaucoup de choses que vous pouvez faire, ils décident pour vous. Vous n'avez aucun droit." Un thème répété depuis plusieurs mois, et encore expliqué en détails dans l'émission The MMA Hour il y a deux jours pour sa première sortie depuis la confirmation de son départ, où il a dévoilé les conditions réclamées à l'UFC (et refusées, donc) pour le revoir dans l'octogone.
"Quand j'ai signé mon dernier contrat, en décembre 2017, je savais que ce n’était pas un bon contrat, raconte le Camerounais formé au MMA à Paris. Mais je savais que je devais gagner ma place, devenir champion et faire augmenter ma valeur afin de négocier un meilleur accord. C'est ce que j’ai fait. Je ne me suis jamais vraiment plaint de ce contrat. La seule chose que je voulais, c’était le droit d'aller à son terme, comme cela doit se faire. C'est ce que j'appelle la liberté, pouvoir terminer un contrat et en commencer un autre. Et si le nouveau ne convient pas à vos conditions, vous êtes libre de ne pas signer sans que cela provoque du ressentiment. C’est dommage ne pas avoir trouvé d'accord, j'aurais aimé que ça se fasse, mais c’est comme ça. Je dois faire ce qui est bon pour moi, et tout le monde devrait faire pareil.”
Ngannou reste solide sur ses valeurs. "La seule chose dont j’ai peur, c’est d’être pris au piège, de perdre ma liberté que je chéris." Il va désormais pouvoir en profiter, libéré de son lien avec l'UFC. "Être agent libre n'est pas quelque chose que beaucoup de combattants à leur prime ont eu la chance d'expérimenter. Je me suis battu depuis plusieurs années pour l'avoir, c'est le cas et je veux en faire le meilleur usage. Je dois prendre mon temps et décider ce que je veux faire. Je vais parler à des gens et voir ce qui se présente."
Le plan expliqué dans The MMA Hour se confirme : "Commencer par de la boxe", son premier amour des sports de combat, où il rêve d'attirer une star (Tyson Fury, Anthony Joshua, Deontay Wilder) pour se tester dans le ring et prendre un gros chèque. Il promet aussi de "reprendre le MMA", discipline pour laquelle il garde "amour et excitation" et où il n'a "pas encore fini (s)on parcours". La chose se fera où il se sentira "respecté à (s)a juste valeur", "dans une autre promotion", on peut penser au PFL qui lui fait les yeux doux ou au Bellator, voire encore plus pratique : "Ma propre promotion". Un concept déjà évoqué il y a quelques mois au micro de RMC Sport quand Francis Ngannou avait raconté l'idée d'une organisation africaine lancée avec Israel Adesanya et Kamaru Usman (les trois étaient alors champions à l'UFC et ne le sont plus aujourd'hui) et nommée Three Kings.