UFC Londres: "Avec Gane, nous allons nous combattre plusieurs fois", assure Tom Aspinall

Tom, comment s’est passée votre préparation et comment voyez-vous ce combat contre Blaydes?
La préparation s’est très bien passée. Bien sûr, tous les combattants disent ça. Je le dis aussi mais cette fois, c’est vraiment ce qui s’est passé. Je suis prêt à tout pour samedi soir. C’est du MMA, tout peut arriver, c’est la version la plus libre du combat. Je dois être prêt pour toutes les situations et je le suis.
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Blaydes est un combattant très bon au sol. De votre côté, le niveau en jiu-jitsu brésilien est très bon. Ce combat va-t-il forcément se décider au sol?
Je ne sais pas. S’il essaie de m’amener au sol, j’ai fait du grappling toute ma vie et je suis OK avec ça. Je suis plus qu’heureux s’il veut se lancer là-dedans et jouer le jeu du sol. Et s’il préfère rester debout et jouer au striking, ça ne me dérange pas non plus. Je suis aussi bien préparé pour toutes les positions possibles. Comme j’ai dit, c’est du MMA, la forme la plus libre de combat avec le moins de règles possible. Je suis prêt pour tout.
Votre prédiction pour ce combat?
Je suis un des "finisseurs" les plus dangereux de l’UFC. Je crois vraiment à ça quand je le dis. Mais je ne sais pas. Je ne sais jamais. J’ai fini des combats dans toutes les positions possibles, des KO, des soumissions venues d’en-dessous ou d’au-dessus. Je ne sais pas ce qui va se passer mais je sais que je suis capable de terminer le combat de n’importe quelle façon.
Comment abordez-vous psychologiquement ce nouveau combat à Londres avec l’UFC après celui contre Alexander Volkov en mars?
Cette soirée en mars était très spéciale, plus spéciale que jamais. Je suis préparé pour tout ça. Je sais comment sera l’atmosphère, à quoi m’attendre, et j’ai l’impression d’avoir un avantage sur mon adversaire grâce à ça car il ne sait pas ce qui l’attend avec les fans britanniques. Je ne crois que quiconque soit préparé à ça. A part si vous avez combattu là-bas en main event et que vous avez expérimenté vous-même la chose, personne ne sait ce que c’est à part moi et Alexander Volkov. Grâce à cette expérience, je me sens plus à l’aise cette fois. Et je pense que ça va être encore plus dingue. Je sens que soirée de samedi va être folle.
Vous pensez vraiment que l’ambiance peut être encore plus dingue que lors de la soirée en mars?
J’en suis sûr. Je ne pense pas que ça va être mieux, je sais que ça va être mieux. On a placé la barre très haut, les Britanniques ont montré ce qu’ils valaient à ce niveau et j’ai l’impression que nos fans se disent qu’ils doivent faire encore mieux cette fois. Ça va être complétement dingue, même à la pesée où je pense que la salle sera pleine. Ça va être fou.
Cette soirée en mars marquait le retour de l’UFC en Europe après une longue absence. Et Londres accueille un nouvel événement dès juillet. Les patrons de l’UFC se sont-ils rappelés combien la foule britannique est électrique grâce à la soirée de mars?
Tout à fait. Cette soirée… Le MMA a était une grosse discipline en Angleterre. Nos fans ont toujours beaucoup soutenu nos athlètes depuis l’arrivée de Michael Bisping à l’UFC. Souvenez-vous des foules qui venaient soutenir Bisping quand il combattait là ! Et maintenant, comme on a beaucoup de combattants, c’est la meilleure époque pour être un combattant britannique à l’UFC. Nous sommes une petite île et nous avons beaucoup de combattants de haut niveau. C’est presque ridicule d’en avoir autant pour un si petit pays. Les Britanniques et les Anglais adorent supporter les leurs, tout le monde veut nous voir réussir et l’ambiance va être massive ce samedi. Ça va dépasser la dernière fois de beaucoup.
A quel point est-ce un avantage pour vous de combattre à la maison à Londres avec ces fans?
Ça dépend de quelle personne vous êtes, de vos préférences personnelles. Au fil des années, on a vu beaucoup de combattants avoir du mal à domicile. C’est difficile à gérer car vous ressentez plus de pression. Mais pour moi, c’est vraiment l’opposé. Je ressens beaucoup moins de pression grâce à ça. Je me sens vraiment à l’aise avec autant de personnes pour me soutenir et me pousser. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. On peut prendre comme exemple Derrick Lewis. Quand il combat chez lui, à Houston, il semble avoir du mal à s’imposer. Je n’ai pas trop fait de recherches là-dessus mais c’est l’impression que ça donne. Il a vraiment des difficultés à gagner chaque fois qu’il est à Houston. Je suis l’opposé. Avec ce genre de soutien, j’ai l’impression d’avoir des super pouvoirs.
Paddy Pimblett, Paul Craig, Alexander Gustafsson, Paul Craig, Molly McCann, Muhammad Mokaev… Ce nouvel UFC Londres présente encore une grosse carte. Quel combat attendriez-vous le plus si vous étiez un fan qui avait sa place dans la salle?
J’adore voir combattre Paul Craig (opposé à Volkan Oezdemir, ndlr) car on ne peut jamais affirmer qu’il va perdre à coup sûr. Peu importe la position dans laquelle il se trouve, il peut placer une soumission de partout. Même s’il est presque fini, il peut sortir quelque chose de son sac. Je suis un gros fan de Paul Craig, il est très excitant à voir combattre.
Les gros combats ne manquent pas chez les lourds. Si vous battez Blaydes, comment voyez-vous la suite ? Pensez-vous être déjà en position d’être challenger pour le titre ou faudra-t-il un autre combat avant, par exemple contre le vainqueur de Gane-Tuivasa à l’UFC Paris?
Cela dépend de quelle réponse vous voulez. Vous voulez une réponse honnête ou une réponse média?
Une réponse honnête.
Je ne peux pas plus m’en foutre. Vraiment. Comment les choses vont bouger dans la catégorie après ce combat, qui combattra qui, qui battra qui, je ne soucie pas de ce genre de choses. De toute façon, je le vois comme ça : j’affronterai tout le monde à un moment. C’est seulement ma deuxième année à l’UFC, j’ai encore dix ans dans cette organisation et dans ce sport. On va tous finir par s’affronter. Savoir quand ça arrivera, où ça arrivera, comment ça arrivera, tout ça ne compte pas pour moi. Je ne me soucie pas de ça car tout ça est dans le futur et vous ne savez jamais ce qui va se passer. Je ne compte pas sur ci ou ça, je pense juste à mon combat car j’ai un adversaire très difficile face à moi samedi soir et c’est tout ce qui importe.
Vous n’êtes pas pressé de combattre pour le titre?
Je ne suis pas pressé, non. Je ne suis pressé pour rien. Je crois vraiment dans une citation: ce qui t’est destiné ne t’échappera pas. Si je suis destiné à être champion du monde des poids lourds, si pour n’importe quelle raison Dieu et l’univers m’ont choisi pour avoir cette ceinture, c’est ce que je ferai. Et si ce n’est pas le cas, je ne le ferai pas. Je ne vais me presser pour rien. Je vais juste me faire plaisir, prendre mon temps et prendre chaque combat comme il vient.
Beaucoup voient en vous le poids lourd le plus complet parmi le top de la catégorie. Qu’est-ce qui fait de vous un combattant différent des autres?
Bonne question... Mon état d'esprit me met à part, il est totalement différent des autres. J'essaie d'apprendre, je ne me soucie pas de montrer mon ego, je recherche des réponses à mes questions en tant que combattant. Je veux me tester et apprendre de ça. Comme tous les autres combattants, j'essaie de m'améliorer, d'apprendre, de reproduire ce que je travaille à la salle. Je cherche à m'améliorer tous les jours. Je ne veux pas stagner, ça serait bête. J'essaie de toujours trouver de nouveaux moyens pour m'améliorer. Je suis là pour un marathon, pas pour un 100 mètres. Je pense à long terme. A quoi vais-je ressembler dans cinq, dix ans? Je ne me demande pas à quoi je vais ressembler pour le prochain combat.
Si vous aviez à choisir un domaine dans lequel vous devez vous améliorer, lequel prendriez-vous?
Je veux m'améliorer sur tout! Je veux être meilleur partout. Le truc qui me manque, c'est de temps dans l'octogone. Je suis un jeune poids lourd, n'oubliez pas que je viens d'avoir 29 ans, ce qui est très jeune pour un poids lourd de top niveau. J'ai besoin de plus de temps dans l'octogone, plus de temps pour mûrir en tant que personne et en tant que combattant. J'ai besoin de plus de temps et d'expérience pour challenger le champion.

Si on vous cite Ciryl Gane, Jon Jones, Stipe Miocic, Tai Tuivasa. Si vous pouviez choisir, lequel souhaiteriez-vous affronter ensuit en cas de victoire contre Blaydes?
Je dirais que ça dépend de la manière dont leurs combats se passent. Peu importe le combattant en face, ça ne me dérangera pas. On est chez les poids lourds en MMA, tous les combattants du top 10 ou top 5 peuvent gagner l'un contre l'autre. Peu importe la technique, peu importe l'expérience, peu importe qui est le plus fort ou le plus rapide, il suffit d’un coup pour s’imposer chez les poids lourds. Il suffit de faire ça (il mime une droite, ndlr). C'est tout. Tout le monde peut battre tout le monde n’importe quand. C'est pour cela que je me fiche de la personne que j'affronte. Je vois les choses tel quel : je peux le battre et il peut me battre parce que c'est le MMA, le sport le plus dangereux du monde , et je suis dans la division la plus dangereuse.
Comment voyez-vous tourner le combat Gane-Tuivasa à l’UFC Paris?
Le combat Gane-Tuivasa sera très intéressant. À la seconde où j'ai découvert et rencontré Ciryl Gane, je me suis tout de suite dit que c'était un bon gars. Je ne le connais pas trop, nous n'avons et que quelques interactions, mais je l'aime bien, lui et son équipe. J'ai tout de suite accroché à son style. Il est, comme moi, très différent des autres poids lourds. Nous avons tous les deux des styles différents des autres poids lourds. Mais comme je l'ai dit, si Tai Tuivasa vous met un gros coup bien placé à n’importe qui, ça peut être terminé terminé. Mais en termes de technique, Ciryl est bien au-dessus de la majorité des poids lourds. Mais ça reste les poids lourds en MMA, tout le monde peut battre tout le monde sur un coup, on ne peut pas savoir à l'avance.
En quoi Ciryl Gane est-il différent des autres poids lourds?
Tout d'abord, je dirais que Ciryl a un très bon jeu de jambes. Il très mobile, très rapide. Défensivement, il est très bon. Il est très intelligent dans l'octogone aussi, son WI de combattant est très élevé. Certains poids lourds n'ont pas besoin de réfléchir beaucoup, ils ne font que de marcher en avant et de mettre de gros coups ou de mettre l’adversaire au sol pour le serrer le plus fort possible. Ils ne pensent pas vraiment, ils ne sont pas très bons défensivement, alors que Ciryl l’est. C’est un super combattant et de ce que je peux dire, une bonne personne aussi. Je l'apprécie et j’apprécie ce qu'il fait pour le MMA.
Beaucoup espèrent vous voir vite contre Gane pour un combat des poids lourds "modernes". Ce combat est-il inévitable dans le futur? Ce serait une sorte de crunch du MMA entre la France et l'Angleterre…
Avec Ciryl Gane, c'est sûr, nous allons nous battre, au moins deux fois. De mon point de vue, ce sera probablement deux ou trois fois. Parce que nous sommes tous les deux des jeunes poids lourds, nous sommes tous les deux en pleine ascension, et selon moi nous sommes tous les deux loin de notre prime. On a encore beaucoup de choses à améliorer. Nous sommes tous les deux là pour longtemps. On s’affrontera au moins une ou deux fois, c'est sûr.
Si vous pouviez choisir, feriez-vous ce combat à Wembley ou au Stade de France?
Ça ne me dérangerait pas de venir. J'aime la France, j'y suis allé plusieurs fois. C'est un pays magnifique. J'aime voyager et me battre. Les fans britanniques peuvent venir en France car c'est tout proche. Mais on me donnait le choix de me battre n'importe où dans le monde, ça serait Manchester, à la Manchester Arena, car c'est là d'où je viens. Ça serait l'endroit ultime pour moi. Après peu m'importe, un lieu reste un lieu, je suis là pour me battre donc rien ne me dérangerait.
Les deux pays sont proches géographiquement et les fans pourront venir qu’on l’organise dans l’un ou dans l’autre. L’atmosphère pour un tel combat serait énorme, non?
Pour être honnête, ma connaissance des fans français se rapproche de zéro. Je ne connais rien des fans français. Je ne sais pas comment ils sont mais je sais que les fans britanniques sont des fous. Peu importe où nous nous déplaçons, l'atmosphère sera folle.
Selon vous, qui est le GOAT, le meilleur de tous les temps, des poids lourds en MMA?
Stipe Miocic.
Qu'est-ce qui fait de lui le plus grand?
Juste parce qu'il a le plus de défenses de son titre, c'est la première chose. Il a aussi battu de nombreux gars quand la division des poids lourds était bonne. Pour être honnête, je pense que la division actuelle des poids lourds est sans doute la plus forte de tous les temps. Mais il y a plusieurs années, lorsque Stipe battait tout le monde, c'était vraiment fort. Il y a cinq ans, dix ans, la division était nulle. Depuis que Stipe est arrivé, ça a changé. Il a obtenu de belles victoires contre des mecs dans leur prime. Et puis les stats... Il est le mec qui a le plus défendu cette ceinture.
On suppose que vous aimeriez l’affronter un jour…
Bien sûr que j'aimerais me battre contre Miocic mais je suis en pleine ascension et est plutôt en train de descendre. Si je manque cette opportunité, ce n'est pas grave. J'ai déjà été confronté à mon idole, celui que je voulais le plus affronter, Andrei Arlovski. J'ai déjà fait àa donc ça ne me dérange pas si cela n'arrive pas contre Miocic.
Si je vous évoque le champion, Francis Ngannou, qui a paru plus complet dans sa dernière sortie, la perspective de l’affronter un jour est-il un challenge que vous attendez avec impatience?
Bien sûr! Je veux me battre contre tous ces gars. Mais le timing doit être le bon. J'ai toujours dit que je voulais prendre mon temps mais quand on regarde mon parcours, on n'a pas l'impression que c'est le cas parce que je continue à gagner face à de bons combattants. À ce stade de ma carrière, je ne peux pas vraiment prendre mon temps, en fait. Mais la raison pour laquelle je veux prendre mon temps est que je veux me donner le plus de chances possibles de gagner. Ce n'est pas le fait d'avoir peur, les gens se trompent en disant cela. Je veux juste me donner le plus de chances d'être champion du monde des poids lourds. Quand le timing sera bon. Bien sûr que je veux me battre contre lui mais j'ai tellement de travail aujourd’hui. Ça serait irrespectueux de dire que je peux me mesurer à Francis Ngannou parce que je ne le mérite pas. J'ai encore beaucoup de travail avant de pouvoir dire ça.
Votre victoire contre Volkov à l'UFC Londres en mars est elle le plus beau souvenir de votre carrière sportive?
Oui. L'UFC Londres de mars dernier est le meilleur moment de ma carrière. À 100%. J'ai presque accepté que ça ne pourra jamais être meilleur. Je peux décrocher une nouvelle victoire rapide, aucun problème, mas vu les circonstances… Personne ne croyait en moi pour ce combat. J'étais à peine dans le top 15 et j’ai combattu un mec qui est toujours dans le du top 5-top 6. Avoir le premier public européen de retour à l'UFC post-pandémie, la manière dont s’est déroulé le combat, où je n'ai pas été touché une seule fois. J'ai montré presque tous les aspects du MMA. Je ne suis pas juste rentré dans la cage avant de le mettre KO, j’ai montré presque tout ce que je pouvais faire, en haut, en bas, des coups de pied, les coudes, toute une variété de choses. Ça ne sera jamais meilleur que ça.
Que promettez-vous aux fans pour ce samedi soir, dans la salle comme devant leur télévision?
À chaque fois que tu vois un combat de Tom Aspinall, tu dois savoir que je cherche toujours à finir mes combats. Je ne suis pas le genre de mec à juste mettre des jabs et à bouger, à tenir le gars en face et à attendre que le temps passe. J'essaie de finir le combat à tout moment. Je suis un combattant excitant à regarder, offensif en permanence. Même je suis mis à terre et sur mon dos, je continue à attaquer constamment. Tu dois être prêt à me voir finir le combat n'importe quand. Les fans seront divertis, c'est sûr.