Skateboard: la célèbre Street League de retour à Paris... à Roland-Garros

Après son succès à l’Adidas Arena, porte de la Chapelle, en février 2024, la compétition internationale de référence fait son retour à Paris à Roland-Garros. Ce jeudi, dans un des salons de la légendaire enceinte du tennis parisien, le directeur général de la Fédération française de tennis, Stéphane Morel, a partagé sa joie d’accueillir le skateboard sur ses terrains comme il l’a fait avec la boxe pendant les Jeux olympiques 2024 de Paris. Une rencontre entre deux mondes.
"Gagner la Street League de Paris, ça serait comme gagner Roland-Garros"
Les plus grands riders et parariders mondiaux seront présents. Les Français, Vincent Milou, Aurélien Giraud et Clément Zanini, mais aussi des Américains, Japonais, Brésiliens et Australiens, feront leurs meilleures performances sur le skatepark construit pour l’occasion par l’entreprise California skatepark. En 2024, c’était le Lyonnais Aurélien Giraud qui avait gagné la célèbre compétition.
De son côté Vincent Milou, champion de France, champion d’Europe 2019, et participant aux Jeux olympiques de Tokyo et Paris, sera présent pour l’édition d’octobre 2025 mais aussi aux deux autres des trois Street League qui se déroulent à Miami et São Paulo. "Gagner la Street League de Paris, ça serait comme gagner Roland-Garros. Gagner une étape de la Street League, c’est une grosse reconnaissance dans le milieu, ce qui est complétement différent des JO, qui sont une reconnaissance grand public", explique le skateur landais.
L’environnement: la source d’inspiration
La Street League est un événement pendant lequel chaque rider peut exprimer son skate dans un cadre peu conventionné. C’est aussi le moment où différentes cultures du skate se rencontrent, puisque selon les pays, "il n’y a pas les mêmes types de villes, donc pas les mêmes styles de skateurs qui émergent", précise Vincent Milou. "Par exemple, au Brésil, il fait beau et chaud toute l’année donc tu es tout le temps dehors, alors qu’en France, il fait plus froid et on saute moins. Et puis l’architecture est différente, elle nous amène à être plus créatif car il y a une ambiance artistique", ajoute le skateur de 28 ans.
Le skateboard est un sport qui s’appuie uniquement sur son environnement, sur tous les éléments qui entourent le skateur. "C’est l’environnement qui nous donne des idées et qui nous permet de voir comment on peut adapter notre déplacement à cet environnement, c’est vraiment cool à faire", s’exclame Charlotte Hym, championne de France street de 2017 à 2021.
"Les Jeux ont été un déclic pour le skate"
La vision du skate évolue et ce sport tend à prendre une nouvelle place dans les esprits et dans les villes. "Les Jeux ont été un déclic pour le skate. Ils ont amené un changement dans les villes. Ceux qui s’y intéressaient de loin, s’y intéressent de près et commencent à comprendre le skate, ses bienfaits, la communauté et les valeurs qu’il rassemble. On le voit à Paris, il y a eu un avant et un après de la place de la République. Beaucoup de villes refont leur urbanisme, refont certaines places, comme Bordeaux, Copenhague, en pensant à la place des skateurs", remarque Vincent Milou.
Dans cet esprit, les modules du skatepark de la Street League de 2024 ont atterri dans une base de loisirs à Etampes, dans l’Essonne. Ce skatepark exceptionnel profite désormais aux skaters locaux. Pour cette édition 2025, il faudra une semaine pour installer le skatepark sur le court Suzanne-Lenglen qui sera lui aussi relocalisé en Île-de-France. Cela s’inscrit aussi dans une volonté d’héritage. L’idée d’un village pour présenter la culture skateboard au public est également souhaitée par les organisateurs.