Affaire Sinner: "Je ne crois pas qu'il voulait se doper", Nadal convaincu de l'innocence de l'Italien

"Je crois en la justice." Invité du talk show espagnol El Hormiguero alors que se dispute actuellement l’US Open, un tournoi que l’Italien Jannik Sinner a entamé dans un climat alourdi par le soupçon du dopage, Rafael Nadal s’est posé en avocat du n°1 mondial. L’Italien a été blanchi pour deux contrôles positifs au clostebol, cet agent anabolisant synthétique dérivé de la testostérone, interdit par l’Agence mondiale antidopage. Deux contrôles positifs réalisés à une semaine d’intervalle, au mois de mars. La procédure accélérée, tenue secrète pendant plusieurs mois, a été rendue publique très tardivement, alimentant le soupçon.
Ses conclusions ont en plus permis à l’Italien d’éviter une longue suspension provisoire, là où d’autres joueurs n’y ont pas échappé récemment, avant d’être blanchis comme lui. La révélation de cette affaire a déclenché un tollé général dans le milieu du tennis, mais Rafael Nadal ne croit pas à un traitement de faveur. "Je ne crois pas que, parce qu'il est Sinner, il ne sera pas sanctionné, et que, si c'était quelqu'un d'autre, il le serait. Je le crois et j'en suis vraiment convaincu. Après, l'opinion de chacun est tout à fait respectable", a estimé le recordman de victoires à Roland-Garros.
"Je ne crois pas qu'il voulait se doper"
Pour se défendre, Jannik Sinner a plaidé la contamination via des massages administrés par son kiné de l’époque, écarté de son équipe depuis le déclenchement de l’affaire. Une thèse acceptée par l’ITIA, l’organe qui gère le programme antidopage de la Fédération internationale de tennis.
Rafael Nadal est en est également persuadé: "Je ne crois pas qu’il voulait se doper." "Je ne crois pas non plus que nous devrions aimer la justice uniquement lorsqu'elle va uniquement dans le sens de ce que nous pensons être juste, a-t-il ajouté. Je crois aux organes qui doivent prendre des décisions et qui les prennent sur la base de ce qu'ils estiment être la bonne chose à faire. Je suis convaincu que s'il n'a pas été sanctionné, c'est parce que ceux qui ont eu à juger cette affaire ont vu très clairement que ce qu'il y avait là n'était pas punissable."
Parmi les autres têtes d’affiche de son sport à s’être exprimées sur le sujet, le Serbe Novak Djokovic avait dit partager "la frustration des joueurs, par rapport au manque de cohérence" des procédures. Carlos Alcaraz a semblé beaucoup plus embarrassé avant le coup d’envoi de l’US Open. "S'ils laissent Jannik (Sinner) continuer à jouer, ce n'est pas pour rien. Ils l'ont innocenté, c'est tout ce que je sais, et c'est tout ce que je peux commenter", s’était-il contenté d’asséner, avant de conclure: "Je crois en mon sport."