Affaire Sinner: le kiné évincé par le numéro 1 mondial promet de raconter "tôt ou tard" sa vérité

Quand il a débuté l’US Open, les révélations de son contrôle positif à un stéroïde étaient encore très fraîches. Le tollé suscité ne l’a pas empêché de soulever le trophée à Flushing Meadows. Lorsqu’il a entamé le Masters 1000 de Shanghai, l’agence mondiale antidopage venait de faire appel, réclamant une suspension d’une à deux années pour le joueur italien, qui pensait l’affaire terminée.
Jannik Sinner n’a pas toujours semblé à l’aise en pleine polémique mais l’Italien a fait fi de ses déboires extra sportifs pour se concentrer sur le tennis. Imperturbable dimanche, en finale, il a maîtrisé Novak Djokovic en costaud. "Je me sens fort quand je vais sur le court et j’essaie de rester concentré sur tout ce que je fais", a-t-il expliqué en conférence de presse.
Mais l’impression diffusée sur le court après la rencontre n’était pas celle d’un joueur complètement rasséréné, au contraire. Jannik Sinner demeure préoccupé, et il l’a d’ailleurs admis après sa victoire, en évoquant une situation inconfortable. "Cette année a été très difficile pour moi étant donné les circonstances et par moments j’ai perdu un peu le sourire parce que j’ai eu des problèmes en dehors du court qui, parfois, sont encore dans mon esprit."
"Donner une vue d'ensemble"
S’il voulait la chasser de son esprit, l’affaire de dopage a encore fait irruption dans ce quotidien qu’il aimerait plus apaisé, le week-end dernier. Son ancien kiné, Giacomo Naldi, évincé de son staff en pleine tempête médiatique s’est exprimé dans la presse italienne, à l’occasion de la présentation d’un projet à Milan. "Je suis désolé comme tout le monde, mais je ne peux pas en dire plus parce que malheureusement ce n'est pas encore fini", a-t-il déclaré concernant le spectre d’une suspension pour dopage qui assombrit l’horizon de Jannik Sinner.
"J'espère, tôt ou tard, pouvoir aussi raconter ce qui s'est réellement passé pour donner une vue d'ensemble, a-t-il confié au quotidien italien Leggo. Car, d'après la manière dont cette affaire a été interprétée par le grand public, il semble que tout soit de ma faute. Mais ce n'est pas le cas, comme le savent ceux qui ont lu la phrase. Je me rends compte que tout le monde n'a pas fait cet effort."
S’il est au cœur de l’affaire de dopage qui touche Jannik Sinner, Giacomo Naldi n'a pas acheté le fameux spray incriminé contenant la substance interdite qui vaut à Jannik Sinner de se trouver sous le menace d’une longue suspension, selon le récit délivré par l'entourager de Sinner.
C’est le préparateur physique Umberto Ferrara qui se serait procuré le spray contenant le clostebol avant de le conseiller à Naldi pour soigner sa coupure à l’auriculaire gauche. Naldi aurait alors massé quotidiennement Sinner sans savoir que le spray qu'il utilisait de son côté contenait du clostebol, dont des traces ont été retrouvées dans les urines du joueur à deux reprises au mois de mars.
Malgré la fin de leur collaboration, Giacomo Naldi assure qu’il conserve "une relation cordiale" avec Jannik Sinner. Rattrapé par cette affaire alors qu’il avait été blanchi par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (Itia), Jannik Sinner a bon espoir que l’issue soit une nouvelle fois "très positive", assurait-il avant d’attaquer le tournoi de Shanghai. Jannik Sinner et son entourage ont toujours plaidé la contamination involontaire.