Coupe Davis: victorieux pour sa première, Paire savoure "un moment exceptionnel"

"Une énorme satisfaction." Au micro de RMC Sport, Benoît Paire ne cherche pas à cacher son sentiment du devoir accompli à l'issue de ce vendredi au soleil pour l'équipe de France de Coupe Davis. Opposés à l'Espagne, les Bleus ont pris les commandes à Lille: Paire a apporté le premier point en battant Pablo Carreno-Busta (7-5, 6-1, 6-0), puis Lucas Pouille a dû davantage s'employer pour faire plier Roberto Bautista-Agut (3-6, 7-6 [5], 6-4, 2-6, 6-4).
"Ça a été très dur pendant l'hymne"
Etiqueté "enfant terrible du tennis français", Benoît Paire reconnaît qu'il était "un peu tendu" au moment d'entrer sur le court pour sa première sélection. "Mais tout s'est bien passé", ajoute-t-il. Son adversaire espagnol a vite décroché face à lui. Avant, il y avait quand même l'épreuve de "La Marseillaise".
"Je suis passé par toutes les émotions. Ça a été très dur pendant l'hymne. J'avais prévenu le capitaine que ça serait un moment compliqué pour moi avec tous les événements qu'il y a eu: les Jeux olympiques, etc. Ça a été difficile à accepter pour moi, d'entendre ces reproches selon lesquels je ne voulais pas jouer pour l'équipe de France, que je n'aimais pas le maillot. Alors que je n'avais qu'une hâte, c'était de faire partie de ce groupe", explique le 54e joueur mondial.
Alors, Benoît Paire a regardé le sol pour contenir au mieux son émotion. Ses yeux humides l'ont quand même trahi. "Je me suis dit 'pleure pas, pleure pas', mais j'ai quand même une larme qui est montée', lâche-t-il. "Il était tellement heureux d’être dans le groupe. Ce maillot, on va l’encadrer! On le mettra à côté d’un maillot de l’Olympique de Marseille", a confié à RMC la maman du grand homme du jour.
"Hors de question que je m'énerve ou que je casse une raquette"
Sur le court de Villeneuve-d'Ascq, le Tricolore a "pris beaucoup de plaisir" dans ce match plié en moins de deux heures. "Ça a été un moment exceptionnel, incroyable, qui restera gravé dans ma tête", jure Benoit Paire, qui avait à coeur de ne pas voir rouge, même si Yannick Noah lui disait qu'il voulait le voir aussi naturel que d'ordinaire. "Il était hors de question que je m'énerve, que je casse une raquette ou que j'insulte tout le monde. J'avais juste envie de me battre et de rapporter mon point", répète-t-il.
Et maintenant que la France mène 2-0 après la victoire de Lucas Pouille, Benoît Paire veut achever le travail au plus vite. Un 5e match décisif? "Je n'espère pas", dit-il. Mais s'il le faut, le Français répondra présent. "Je ne suis pas fatigué. Si c'est Richard (Gasquet) ou un autre qui doit y aller, je serai derrière lui à fond", conclut-il.