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Jordan, Manaudou, Rosberg, Bartoli… comme Barty, ils ont pris leur retraite au sommet de leur gloire

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Numéro 1 mondiale et victorieuse de l’Open d’Australie il y a deux mois, Ashleigh Barty (25 ans) a décidé de mettre un terme à sa carrière ce mercredi. Avant la joueuse de tennis australienne, les exemples d’athlètes ayant pris leur retraite au sommet de leur gloire sont nombreux.

Marion Bartoli (2013)

Les exemples de joueuses de tennis usées par la difficulté du circuit mondial ne manquent pas (voir ci-dessous). En août 2013, Marion Bartoli, minée par des blessures à répétition, décide de raccrocher à 28 ans à la suite d’une défaite face à Simona Halep au second tour du tournoi de Cincinnati. "Je n’y arrive tout simplement plus. Mon corps n’arrive plus à tout supporter", confiait-elle alors à l’Equipe. Un tout petit plus d’un mois plus tôt, la Française triomphait pourtant Wimbledon, devenant la troisième joueuse tricolore à remporter un Grand-Chelem après Mary Pierce et Amélie Mauresmo. Une fin en apothéose.

Justine Hénin (2008)

C’est sûrement l’exemple le plus proche de celui d’Ashleigh Barty. Au moment d’annoncer sa retraite à la surprise générale, en mai 2008, la Belge est au sommet du tennis mondial depuis 117 semaines et a remporté deux Grands Chelems la saison précédente. "Je sais que c'est un choc pour beaucoup de gens et une surprise aussi, mais c'est une décision mûrement réfléchie depuis quelque temps déjà. Je ne ressens pas de tristesse, c'est plutôt une délivrance, un soulagement", avait justifié la joueuse belge. Hénin revient à la compétition en 2010, avec notamment une finale à l’Open d’Australie perdue face à Serena Williams pour son grand retour. Gênée par une blessure au coude, elle range définitivement sa raquette au placard un an plus tard, en janvier 2011.

Martina Hingis aurait également pu avoir sa place dans cet article, mais, au moment de prendre sa première retraite au début de l’année 2003, la Suissesse est 10e mondiale et n’a plus gagné un Grand Chelem depuis trois ans. La situation est similaire pour Bjorn Borg, qui n’avait plus inscrit son nom au palmarès d’un majeur depuis deux saisons au moment de raccrocher à 26 ans.

Nico Rosberg (2016)

Il a définitivement quitté les paddocks de F1 cinq jours après avoir remporté le titre suprême et réalisé son rêve de gosse. En décembre 2016, Nico Rosberg (31 ans), pourtant sous contrat avec Mercedes pour les saisons 2017 et 2018, décide de prendre sa retraite dans la foulée de son titre mondial, remporté au nez et à la barbe de son coéquipier Lewis Hamilton pour seulement cinq petits points. "En 25 ans de sport automobile, mon seul rêve a été de devenir champion du monde de Formule 1. À travers un dur travail, la douleur, les sacrifices, cela est resté mon seul objectif. Maintenant, je l'ai fait, j'ai grimpé ma montagne, c'est donc le bon moment." Rosberg est le quatrième pilote de F1 à partir sur un titre mondial après Mike Hawthorn en 1958, Jackie Stewart en 1973 et… Alain Prost en 1993.

Alain Prost (1993)

En septembre 1993, après avoir déjà pris une année sabbatique pour devenir consultant sur TF1, le pilote français, lassé par les critiques et dont les relations sont plutôt fraîches avec son écurie Williams-Renaut, prend la décision de mettre un terme à sa carrière à l’issue de la saison, deux mois plus tard. "Je ne voulais pas faire l'année de trop. Il fallait savoir s'arrêter au bon moment et pour moi, ce moment est arrivé. Je suis en Formule 1 depuis plus de treize ans, je n'ai jamais perdu la motivation même si je n'ai pas toujours été ménagé." Lors de cette conférence de presse, Prost confie vouloir "partir au sommet". Ce sera chose faite quelques semaines plus tard, quand le Français s’offrira finalement son quatrième - et ultime - sacre mondial.

Michael Jordan (1993)

Certainement la retraite sportive la plus iconique. En octobre 1993, celui que beaucoup considèrent comme le GOAT du basket décide de raccrocher alors qu’il vient de s’offrir un three-peat (trois titres NBA de suite) avec les Chicago Bulls. À l’époque, Jordan invoque une perte de motivation pour expliquer cette décision, avant de confier, un peu plus tard, que l’assassinat de son père en juillet 1993 en était l’une des principales causes. Après s’être essayé au baseball, le sport préféré de son paternel, Jordan annonce son retour sur les parquets en mars 1995. Il réalise à nouveau un three-peat avec les Bulls (1996, 1997, 1998), avant de prendre à nouveau sa retraite en janvier 1999… et de revenir une seconde fois en 2001 avec les Washington Wizards.

Florent Manaudou (2016)

Tout lâcher pour se mettre au handball. En septembre 2016, un peu plus d’un mois après sa médaille d’argent sur le 50m nage libre aux Jeux de Rio, Florent Manaudou annonce qu’il "met entre parenthèses" sa carrière de nageur pour tenter de renouer avec le sport qu’il a pratiqué étant jeune. Le champion olympique 2012, qui a presque tout raflé entre Londres et Rio, s’engage avec l’équipe réserve d’Aix-en-Provence, en quatrième division française. En mars 2019, il annonce son retour dans les bassins pour tenter d’aller conquérir une nouvelle médaille aux JO de Tokyo. Pari réussi, puisqu’il s’offrira l’argent sous les anneaux olympiques deux ans plus tard.

Au moment de quitter une première fois les bassins en 2009, Laure Manaudou est, contrairement à son frère, loin du top niveau mondial. La championne olympique du 400m nage libre à Athènes en 2004, à seulement 17 ans, s’est séparée de son entraîneur Philippe Lucas en 2007 et est partie s’entraîner en Italie pour se rapprocher de son petit ami, Luca Marin. Les saisons qui ont suivi ont été compliquées, autant sur le plan sportif que personnel, et la désillusion des JO de Pékin (aucune médaille) l’a finalement poussé à prendre sa retraite.

Felix Gabory Journaliste RMC Sport