Open d’Australie : la belle histoire de Hady Habib, premier Libanais de l’histoire à atteindre un 2e tour de Grand Chelem

Le tennisman Hady Habib est devenu le premier Libanais à rejoindre le deuxième tour d’un tournoi du Grand Chelem, en battant, ce dimanche 12 janvier, à Melbourne, le chinois Bu Yunchaokete, 67e mondial, en trois manches (7-6, 6-4, 7-6) : "C’est sans doute un des plus beaux jours de ma carrière, mon plus bel accomplissement" a-t-il savouré en conférence de presse.
En battant le Français Clément Chidekh, jeudi, en qualifications, le Libanais, 219e joueur mondial avait déjà marqué l’histoire du tennis au Liban. Habib est le premier joueur libanais à participer à un Grand Chelem depuis Karim Fawaz, qui avait été éliminé au premier tour de l'US Open en 1962, lorsque le tournoi se disputait encore sur gazon et était réservé aux joueurs amateurs.
La rencontre contre Bu, 67e mondial, a été disputée sous les ovations des nombreux supporters de la diaspora libanaise présents dans le stade. Habib a remporté la première manche au tie-break, pris un break décisif dans le deuxième set à 5-4, puis a conclu le match en s'imposant dans un dernier jeu décisif.
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"Avec tout ce que traverse le pays, je pense que c’est bien d’apporter quelque chose de positif"
Originaire de Houston, fils d’une Américano-Iranienne et d’un Libanais, Habib est né en 1988 et a grandi au Liban, entre ses 6 et 12 ans, avant de revenir aux États-Unis en raison de la guerre civile. Il est allé à l’université Texas A&M pour obtenir un diplôme en gestion du sport. A 26 ans, celui qui a toujours voulu devenir professionnel a encore beaucoup de rêve. Son vœu le plus cher serait d’affronter Novak Djokovic. En attendant de croiser la route du Serbe, c’est d’abord au Français, Ugo Humbert à qui il va se frotter.
Bien qu’il ait la nationalité américaine, il a toujours choisi de représenter le Liban sur les courts. "Beaucoup de monde me demande pourquoi j’ai choisi de représenter le Liban. Pour moi, la décision a été facile. Quelles que soient les difficultés que le pays traverse, je suis tellement fier d’être Libanais" racontait celui qui a commencé le tennis à 9 ans, dans la banlieue nord de Beyrouth.
Plusieurs années après avoir alterné entre la 400e et la 800e place mondiale, le Libanais s’est progressivement rapproché du Top 200 ces dernières saisons. Vainqueur en décembre dernier de son premier tournoi Challenger, deuxième niveau du circuit mondial, au Chili, Habib a atteint son meilleur classement : 219e et a fait ses débuts dans un Grand Chelem. A Melbourne, il n’a lâché qu’un set en quatre rencontres. Sa dernière confrontation, face à un membre du Top 20, remonte aux JO de Paris 2024, contre Carlos Alcaraz. Bien qu’il ait été éliminé par l'Espagnol, au premier tour, il avait aussi marqué l’histoire en devenant le premier Libanais à participer à un tournoi olympique,
Dans l'ombre d’une crise économique et politique majeure au Liban, Habib incarne un espoir pour son pays meurtri, apportant une note positive et un vent de fierté à ses compatriotes. "Avec tout ce que traverse le pays, je pense que c’est bien d’apporter quelque chose de positif. On a connu la guerre et pas mal de problèmes, alors gagner, c’est sympa pour le Liban" a-t-il confié, avant de se préparer à défier Humbert (14e) au deuxième tour, vainqueur de l’Italien Gigante (145e), 7-6, 7-5, 6-4.