Roland-Garros : la pluie provoque (aussi) la grogne des joueurs

Radwanska - AFP
« Ce n'est pas un tournoi à 10 000 dollars, c'est un Grand Chelem ! Comment pouvez-vous vous permettre de jouer sous la pluie ? » Agnieszka Radwanska était très remontée en conférence de presse après sa défaite en 8es de finale de Roland-Garros… sous la pluie contre la Bulgare Tsvetana Pironkova (2-6, 6-3, 6-3). Pour la numéro 2 mondiale, les raisons de sa défaite sont toutes trouvées, et cette élimination lui reste en travers de la gorge : « Je ne suis pas en bonne santé pour jouer comme ça, j'ai été opérée du poignet il y a quelques années et pour moi, jouer avec ces balles sur ce genre de court est quasiment impossible. »
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Avec quinze participations au Grand Chelem parisien entre 2000 et 2014, Michaël Llodra a lui aussi disputé des rencontres dans des conditions climatiques difficiles et rejoint Radwanska. « Ce qui est dur, ce sont les balles gorgées d’eau. Avec l’humidité, elles finissent dans les bâches, sont absorbées. Du coup, les balles sont plus grosses. Pour faire avancer la balle, il faut taper très fort et prendre pas mal de risques, explique le gaucher pour RMC Sport. On a pu voir au début du premier set Novak (Djokovic) très crispé (contre Bautista Agut). Et quand on est tendu, la balle ne sort pas de la raquette. Il a dû détendre son cordage pour avoir plus de puissance. »
Llodra : « Aucune décision prise pour gagner dix minutes »
Résultat, le numéro 1 mondial a perdu la première manche contre l’Espagnol (16e), avant de voir son match stoppé dans le troisième set après 2h01 de jeu sur le Chatrier (3-6, 6-4, 4-1). Deux heures, pour éviter à l’organisation de devoir rembourser une deuxième journée complète après un lundi off ? Llodra nuance : « Il y a zéro risque pris par le tournoi. S’ils considèrent qu’il faut continuer, c’est qu’ils considèrent que le terrain est jouable. Jusqu’à quelle mesure ? Telle est la vraie question. L’arbitre et le superviseur sont là, ils déterminent si les lignes sont glissantes ou pas, si ça devient dangereux pour les joueurs. Aujourd’hui, aucune décision n’est prise pour gagner dix minutes. »
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Serra : « L’ambiance est un peu maussade et triste »
A la grogne des compétiteurs, s’ajoute donc celle des spectateurs, pour une ambiance au final pesante pour tout le monde. Consultant RMC Sport, Florent Serra confirme qu’il est difficile pour les joueurs de penser au public dans ces conditions de jeu extrêmes. « Les spectateurs aimeraient bien voir du jeu. Mais on ne peut pas tout contrôler, on ne peut pas contrôler le temps. L’ambiance est un peu maussade et triste ». D’autant que le joueur doit aussi veiller à rester concentrer et disponible en cas de reprise. « On est renvoyé au vestiaire, il faut se ré-échauffer, il faut revenir sur le court, on repart puis on revient… » Sûr en tout cas que Radwanska aurait préféré rester au chaud ce mardi.
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