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US Open: "Comme si on revenait de la guerre...", la chaleur terrasse les joueurs

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La deuxième journée de l’US Open s’est déroulée dans des conditions épouvantables. Le cocktail chaleur-humidité a fait des ravages. Sept abandons ont été recensés dans le tableau masculin et Djokovic a été victime d’une défaillance. Même en night session, Federer a transpiré à grosses gouttes. Les organisateurs ont-ils joué avec le feu?

"Ils ont eu de la chance, ils n’ont eu que des abandons. Il n’y a pas eu de truc plus grave…" Julien Benneteau, qui avait titubé lors d’un match dantesque en Australie en 2007, a survécu aux 35°C et au taux d’humidité de l'US Open. Mais il n’a pas du tout aimé. Et il se demande dans quel état son "vieux" corps sera pour son deuxième match: "En Australie, il peut faire des chaleurs assommantes, avec un soleil très spécial. Mais là, c’était des conditions extrêmes. Aujourd’hui, entre 12h et 16h, il ne fallait pas jouer. Même pour les spectateurs, ce n’est pas agréable. Rien ne nous dit qu’un jour il n’y aura pas un gros malaise et on fera quoi?"

A la retraite après cet US Open, le Bressan ne sera pas là pour le voir. Programmée en fin de journée, Kristina Mladenovic a eu de la chance. Mais elle n’oubliera pas ce "hot tuesday". "Ça faisait peur à voir. Avant d’aller sur le court, j’ai vu l’Américaine Danielle Collins revenir dans le vestiaire, ils ont presque appelé l’ambulance. Elle vomissait, elle a manqué de s’étrangler. C’est comme si on revenait de la guerre ou de la mine. Les conditions étaient brutales. Malheureusement, on fait un sport de fous. Mais il faut s’adapter", expliquait-elle. En voyant ses collègues tomber comme des mouches, Pierre-Hugues Herbert était presque inquiet d’aller sur le court.

"J’étais au bout de ma vie"

"Je pense que c’était dangereux pour la santé des joueurs", appuie Nicolas Mahut, qui a vécu un coup de chaud pour ne pas s’être suffisamment alimenté (repêché de dernière minute, il a dû se contenter d’un sandwich avant d’aller affronter Corentin Moutet, ndlr). "On était vraiment à la limite. Les organisateurs ne mesurent pas la violence du truc. On transpire tellement qu’on se vide. A la fin, les muscles sont tétanisés. C’était vraiment extrême", insiste-t-il. Eliminée au premier tour dans la fournaise, Alizé Cornet ne dira pas le contraire: "J’ai vécu deux heures de cauchemar. Dès le début du deuxième set, j’étais au bout de ma vie. J’ai paniqué. Or, il faut garder sa lucidité dans les moments de souffrance."

L’absence de lucidité due à la chaleur explique probablement le petit incident vestimentaire dont a été victime la Niçoise juste avant le début du troisième set. "Durant la pause, je me suis changée, dit-elle. Mais quand je reviens sur le court, je m’aperçois que j’ai mis mon haut à l’envers. En me retournant vers la bâche, je l’enlève et je le remets à l’endroit. Ça a pris deux secondes, mais l’arbitre m’a mis un code violation! Ils ont zéro flexibilité." Et dire que ce mercredi, les prévisions météos sont sensiblement identiques…

Eric Salliot