
US Open: furieuse, Serena Williams crie au scandale et se dit volée par l'arbitre

- - AFP
"Je ne suis pas une tricheuse! Vous me devez des excuses!": des phrases répétées à plusieurs reprises par Serena Williams à l'arbitre, soudainement propulsé en pleine lumière. C'est bien ce qui restera dans les livres d'histoire à propos de cette finale de l'US Open. Tant pis pour Naomi Osaka, impeccable pour remporter, en deux sets, ce choc face à son idole et le premier Grand Chelem de sa carrière (6-2, 6-4).
En cas de victoire ce samedi, l'Américaine pouvait entrer définitivement dans l'histoire en égalant le record de Margaret Court, détentrice de 24 Majeurs, record absolu. La géante de 36 ans a toujours eu du mal avec les moments d'histoire... Pour égaler Steffi Graf et ses 22 sacres en Grand Chelem, Serena Williams en était déjà passée par une demi-finale perdue à Flushing Meadows, deux finales perdues à Melbourne puis Roland-Garros avant le soulagement de Wimbledon 2016. Désillusion encore en demie de l'US Open la même année pour repousser d'un Majeur ce record de l'ère Open qu'elle détient désormais seule.
Williams et l'US Open, c'est compliqué...
Idole de tout un pays, l'Américaine aura également toujours eu du mal à jouer sur son sol. Pour des raisons diverses. Son boycott du tournoi d'Indian Wells durant 14 ans était dû à ces insultes racistes dont elle avait été victime. A l'US Open, où elle a conquis six trophées, la joueuse de 36 ans a connu des émotions contraires, entre ses sacres et ses désillusions. En 2011, face à Samantha Stosur, elle avait écopé d'une amende pour avoir explosé de colère contre l'arbitre, qui lui avait annulé un point pour cause de "come on" lâché avant la fin de l'échange.
Tiens, tiens, des problèmes avec l'arbitre... comme ce samedi. Rattrapée par la pression, Serena Williams a fini par exploser. La faute à son tennis, pas en place, malmené par une Naomi Osaka sans complexe et remarquable, qu'elle a d'ailleurs chaudement félicité à l'issue du match. La faute aussi à ce que l'Américaine a ressenti comme une injustice.
Après un premier set à sens unique, la joueuse de 36 ans a écopé d'un avertissement de la part de l'arbitre. Motif? Coaching. "Je ne suis pas une tricheuse! Je suis mère de famille, je n'ai jamais triché de ma vie", a-t-elle lancé, pleine de colère. Est-ce un quiproquo? Si son entraîneur a bien semblé lui faire un signe, la cadette des soeurs Williams assure ne pas avoir reçu de coaching. Difficile de trancher.
"Ai-je coaché? Oui, je l'ai coachée avec des gestes, a expliqué Patrick Mouratoglou sur Eurosport après la rencontre. Elle ne m'a pas vu. J'ajoute que dans 100% des cas, les joueuses bénéficient de coaching et normalement, surtout en finale d'un Grand Chelem, l'arbitre prévient la joueuse avant un éventuel avertissement."
Raquette cassée et point perdu
La situation s'est envenimée tandis que la recordwoman de titre en Grand Chelem dans l'ère Open venait de se faire débreaker alors qu'elle semblait pourtant reprendre l'ascendant. Serena Williams en a fracassé sa raquette de rage - chose d'une extrême rareté pour elle - et a donc pris... un nouvel avertissement et un point de pénalité. Fureur.
Au changement de côté, l'arbitre en a fait les frais. "Vous m'avez volé un point! Je ne suis pas une tricheuse", a répété l'Américaine. Estimant que la joueuse était allée trop loin, l'arbitre a donc enchaîné avec un troisième avertissement, synonyme de jeu de pénalité. Derrière, après un jeu de service façon parpaings de Williams, Naomi Osaka a servi pour le match. Pour s'imposer.
Son coach crie au scandale
Pas de poignée de main à l'arbitre pour Serena Williams, qui avait bien tenté d'invoquer le superviseur pour faire annuler son jeu de pénalité... sans succès. "Une fois de plus, la star du show a été l'arbitre de chaise. Pour la deuxième fois dans cet US Open et la troisième fois pour Serena Williams en finale de l'US Open, s'est insurgé son coach Patrick Mouratoglou sur Twitter. Devraient-ils être autorisés à avoir une influence sur le résultat d'un match? Quand déciderons-nous que cela ne doit plus jamais arriver?" Une allusion à ce "coaching par l'arbitre" dont avait bénéficié Nick Kyrgios contre Pierre-Hugues Herbert au deuxième tour.
Une accolade chaleureuse avec son adversaire, des appels à la foule pour applaudir la Japonaise... Serena Williams, en larmes, aura tenté de faire bonne figure sur le podium, avant de s'éclipser. Dur pour son adversaire, presque honteuse d'avoir battu son idole dans de telles conditions. Avec le superviseur, l'Américaine estimait que les hommes n'étaient pas traités de la même manière qu'elle le fut ce samedi. Le débat est ouvert. Sans doute à raison.