Wimbledon: du mannequinat pour financer le tennis et ses études… L'étonnant parcours de Carson Branstine

Loïs Boisson aurait sans doute préféré ne jamais croiser son regard perçant sur le gazon londonien. Quelques semaines après avoir atteint le dernier carré de Roland-Garros, la Française a été stoppée dès le premier tour des qualifications de Wimbledon par Carson Branstine. La Canadienne, 194e à la WTA, a ainsi gagné le droit de défier la N°1 mondiale Aryna Sabalenka lors du premier tour du tableau principal ce lundi (défaite 6-1, 7-5). L’occasion pour la Biélorusse de se laisser aller à un petit aveu.
"L'autre jour, j'ai ouvert les réseaux sociaux et elle donnait une interview, elle venait tout juste d'être qualifiée", a raconté Sabalenka avant de défier Branstine. "Je me suis dit: 'Oh mon Dieu, cette fille est tellement belle.' C'est tout ce que je sais pour l'instant. Je laisse ça à mon équipe, et on regardera bien sûr ses matchs."
"Je n'ai pas été signée pour le tennis, mais pour mon look"
Sabalenka n’est pas la seule à avoir décelé chez la Canadienne une faculté à briller devant l’objectif. Âgée de 24 ans, Branstine (1,80m) est également mannequin professionnelle. Ses contrats avec deux agences de mannequinat lui permettent de financer une partie de ses déplacements à travers le globe pour jouer au tennis, ses gains en tournoi ne lui permettant pas de rembourser tous ses frais.
"J'aime être devant la caméra, sur le court ou pour un shooting", a-t-elle détaillé en conférence de presse, insistant sur sa volonté d’être indépendante financièrement. "Je n'ai pas été signée pour le tennis, mais pour mon look. Mon agent est génial et il comprend ma situation, il sait que je dois laisser passer beaucoup d'opportunités à cause du tennis. C'est chouette d'avoir ces deux facettes. C'est un complément qui m'aide à financer mes déplacements, étant donné que je n'ai rien demandé à mes parents."
Avant de se lancer dans cette activité de mannequin, la Canadienne, née en Californie et issue du cursus universitaire américain, a également validé un diplôme en société, éthique et droit, avec une double spécialisation en philosophie et gestion du sport. Ces études l’ont amené à effectuer un stage d’un an dans un cabinet d’avocats, spécialisé en droit de la famille. Après sa carrière, elle envisage d’ailleurs de retourner à la faculté de droit, précise le New York Post.
Victoire à Roland-Garros et à l'US Open en double chez les juniors
Mais avant ça, Branstine entend bien briller sur les courts. Après plusieurs années de galère à cause de blessures à répétition, elle semble plus que jamais prête à enchaîner sur le circuit principal pour confirmer les belles promesses entrevues durant sa jeunesse. En 2017, elle a atteint la 4e place mondiale chez les juniors, une catégorie dans laquelle elle a remporté Roland-Garros et l’Open d’Australie en double avec sa compatriote Bianca Andreescu, vainqueure de l’US Open - chez les grandes - en 2019. Pour Branstine, le chemin a été un peu plus sinueux. Mais elle se montre désormais déterminée à performer sur le circuit principal.
"J'ai pleinement confiance en moi et peut-être que tout le monde ne me connaît pas, mais je peux battre n'importe qui", a-t-elle tranché lors des qualifications de Wimbledon.
"Je suis très confiante. J'ai le jeu pour rivaliser avec n'importe quelle joueuse dans le monde, et je suis heureuse de pouvoir le montrer. Je dirais que je suis l'une des meilleures athlètes du circuit: je cours vite, je soulève des charges lourdes, et je suis plutôt mobile pour ma taille. (...) Je pense que j'ai l'un des meilleurs services du circuit, mon coup droit est vraiment lourd, j'ai beaucoup de choses que les tops joueuses n'ont pas. Quand j'entre sur le court, je pense à tout ça et je me dis 'pourquoi pas moi?'" Sa résistance dans le deuxième set lors de sa défaite face à Sabalenka (7-5) ce lundi à Wimbledon en était peut-être le premier aperçu.