Wimbledon: sifflée après son élimination, Azarenka s'en prend au public, qui aurait "trop bu"

Le phénomène avait agité la quinzaine de Roland-Garros, mais l’incompréhension n’est pas restée circonscrite à la Porte d’Auteuil, elle s’est étendue bien au-delà des frontières françaises, se propageant en Angleterre, dans le temple du tennis, à Wimbledon. "En mission pour (son) pays", où ses compatriotes tentent de repousser l’envahisseur russe, Elina Svitolina ne serre plus la main de ses adversaires russes et biélorusses à l’issue d’un match.
Ces dernières le savent, pour la plupart, et ne lui en tiennent pas rigueur. Conformément à la volonté de l’Ukrainienne, elles se dirigent le plus souvent directement vers l’arbitre avant de regagner leurs chaises. Cela dure depuis plusieurs mois désormais, mais tous les spectateurs ne sont visiblement pas au courant de l’actualité. L’affaire avait pourtant fait grand bruit à Roland-Garros, d’autant que plusieurs matches avaient été concernés. Même la Russe Daria Kasatkina, pourtant farouche opposante au régime de Poutine, avait essuyé des sifflets.
Rebelote dimanche soir, au terme d'un combat homérique entre Victoria Azarenka et Elina Svitolina, sortie vainqueur de ce match au scénario haletant. La Bélarusse, supportice n°1 du Paris Saint-Germain sur le circuit WTA, a quitté le court n°1 escortée par les sifflets du public auquel elle a répondu par un geste ironique.
"Elle ne veut pas serrer la main des Russes et des Biélorusses. Je respecte sa décision. Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Rester et attendre ? Il n’y a rien que j’aurais pu faire qui aurait été bien, alors j’ai fait ce que je pensais être respectueux de sa décision, s’est défendue Victoria Azarenka en conférence de presse. […] Je ne peux pas contrôler ce que fait le public. Je ne suis pas sûre que beaucoup de gens comprenaient ce qu’il se passait. Peut-être un peu trop de Pimm’s (boisson alcoolisée) bus au cours de la journée."
Elina Svitolina avait été conspuée, elle aussi, après sa défaite face à la Bélarusse Aryna Sabalenka, qui l’avait attendue - en vain - au filet. Désespérée, l’Ukrainienne a proposé une solution dimanche soir, après sa victoire contre Victoria Azarenka. "Personnellement, je pense que les organisations des tournois doivent parvenir à communiquer sur le fait qu'il n'y aura pas de poignée de main entre les joueurs russes, biélorusses et ukrainiens. Je ne sais pas si ce n'est pas clair pour les gens. Certains ne savent pas vraiment ce qui se passe. Je pense donc que c'est la bonne chose à faire.” Son adversaire ne dira pas le contraire.