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Rome: Caroline Garcia au défi de Simona Halep

Caroline Garcia

Caroline Garcia - AFP

La n°1 française vise ce vendredi, à Rome, un troisième carré final consécutif, après Stuttgart et Madrid. Jadis pataude sur terre battue, elle a apprivoisé les subtilités de la surface. Si elle élimine la numéro 1 mondiale, ça va faire du bruit à dix jours de Roland-Garros….

Si, à 24 ans, tu n’as pas joué une fois sur le Centrale du Foro Italico, c’est que tu as raté ta vie de tenniswoman… On exagère mais quand Caroline Garcia a découvert la programmation, elle était radieuse et impatiente. "C’est la première fois que je vais jouer sur le Central. Contre Simona Halep (numéro 1 mondiale), c’est une bonne première", souriait la Française jeudi soir après son joli succès 6-1, 7-6 face à l’Américaine Sloane Stephens, 10e mondiale.

Caroline Garcia désespérait presque de vivre cette expérience sur ce court mythique. Elle qui adore la culture espagnole devrait adorer cette véritable arène aux tribunes incroyablement abruptes. Elle doit cette "promotion" à sa relation nouvelle avec la terre battue. "Avant, j’étais un pantin là-dessus", rigolait-elle à Madrid. Comprenez qu’elle ne tenait pas debout, que ses appuis étaient chancelants. Avec son papa et coach Louis-Paul, les positions ont été étudiées puis corrigées. Et elle devient presque aussi dangereuse que sur dur, où elle a enregistré ses meilleurs résultats l’automne dernier (doublé à Wuhan et Pékin et demi-finale au Masters de Singapour).

Après un début de saison timide, Caroline Garcia assume son statut de Top player depuis un mois: demi à Stuttgart et Madrid et quart au moins en Italie. On ne lui parle (presque plus) de son absence en Fed Cup et ça lui change la vie. Car "Caro" n’aime rien tant que la discrétion. Avant le tournoi de Stuttgart, elle est allée au calme en Espagne, près d’Alicante. "On a trouvé un petit club familial où les gens nous accueillent les bras grands ouverts, explique-t-elle. J’ai toujours eu besoin de pouvoir travailler sans qu’il y ait trop d’œil extérieur. Rien à voir avec une culture du secret mais j’ai envie de faire mon truc tranquille. Il y a assez de monde tout au long de l’année sur le circuit. Et puis, j’aime bien le rythme de vie espagnol."

"Ca rend fou mon père"

Ce vendredi soir, en night-session, Caroline Gacia va être confrontée pour la cinquième fois à Simona Halep (3-1 pour la Roumaine). "C’est une joueuse assez solide, lance-t-elle. Elle est capable de faire beaucoup de choses. A moi de mettre mon jeu en place en gardant la maîtrise. C’est un bon challenge. Rien ne vaut que de se confronter aux meilleures. Ce que je travaille ces derniers temps, ça peut payer."

Tactiquement, la Lyonnaise a arrondi ses trajectoires. "Faire tourner la balle, ça peut bien marcher, confie-t-elle. Mais parfois, j’ai tendance à retomber dans mon jeu bien tendu qui rase le filet et qui rend fou mon père. Mais c’est comme ça. Quand il y a de la tension, je reviens à mon jeu naturel…". Solide n°7 mondiale, Caroline Garcia est consciente que le projet familial avance. "Ca progresse comme on a envie mais ce n’est pas là qu’on veut être…" L’ambition cachée, c’est la marque de fabrique du clan Garcia. Même si, lorsqu’elle va débarquer à Paris, elle ne pourra plus se cacher. Les médiocres résultats des garçons ne l’aident pas. Mais son quart de finale l’an passé Porte d’Auteuil va grandement l’aider à appréhender l’énorme pression.

VIDEO. Sur les traces de Caroline Garcia

Eric Salliot