Route du Rhum: tout ce qu’il faut savoir sur la course

Quels bateaux faut-il suivre?
Ils seront 128 à s’élever ce dimanche, à 14h, du port de Saint-Malo, pour une ligne de départ qui s’étendra sur six kilomètres pour pouvoir accueillir tout ce monde. 128 bateaux donc, deux types bien précis, multicoques et monocoques, et six catégories en tout, du plus petit au plus grand: RhumMono, RhumMulti, Class40, Imoca, Multi50 et Ultime. Ultime, la catégorie reine, celle des bateaux qui rallieront le port de Pointe-à-Pitre le week-end prochain, sauf accident. Le laps de temps, qui ne devrait pas excéder trois semaines, sera beaucoup plus long pour les autres catégories.
Qui est le tenant du titre?
Loïck Peyron. Ce dernier avait remporté l’épreuve il y a quatre ans, après avoir remplacé Armel Le Cléac’h, blessé à la main. A la barre du trimaran Banque Populaire, il avait battu le record de la course en ralliant l’arrivée en sept jours et 15 heures. Cette fois, Loïck Peyron sera moins sous le feu des projecteurs. Il ne concourt pas dans la catégorie reine.
Il a fait le choix d’une navigation à l’ancienne sur un sistership – petite sœur, réplique - du bateau de Mike Birch, le vainqueur de la première édition il y a 40 ans. Peyron et son multicoque Happy devrait rallier la Guadeloupe dans trois semaines environ. "La vitesse des bateaux a été multipliée par trois ou quatre en 40 ans. Il n’y a aucun autre support mécanique qui a progressé autant, confie le skipper. C'est vrai que je suis très zen, parce que j'ai tellement moins de pression que les fois précédentes: c'est la première fois que je suis sûr de perdre cette course, et c'est une très bonne nouvelle." Un Rhum pour le plaisir donc.
Quelle météo rythmera la course?
"C’est un véritable soulagement d’avoir de bonnes conditions de départ. Avec 123 bateaux, il fallait une ligne très longue, 3 nautiques (5,5 km) pour garantir des espaces et une harmonie de la répartition des bateaux." Jacques Caraës est soulagé: le départ de cette 11e Route du Rhum se fera sous une météo plutôt clémente.
Mais passé ce départ... deux dépressions sont au programme, dont la première attendue lundi ou mardi, et qui barrera toute la façade atlantique. "On surveille de quelle manière va évoluer la météo. Le départ sera calme, mais dès lundi soir les conditions vont se compliquer. La route du Rhum est aussi connue pour ces conditions compliquées au niveau météo, rappelle Damien Seguin, skipper de l’Imoca Groupe Apicil. Je me sens prêt à relever ce défi." Les conditions de navigation seront compliquées, même très compliquées pour une grande partie des bateaux – moins pour les Ultime –obligés de se réfugier dans les ports des côtes bretonnes. On n’espère pas revivre le scénario de 2002, qui avait vu seulement trois des 18 multicoques en lice franchir la ligne d’arrivée.
Le parcours: une aventure de 3.542 miles
Départ ce dimanche à Saint-Malo, arrivée à Pointe-à-Pitre dans une semaine pour les Ultime en principe, un peu plus tard pour les autres. Voilà pour le tracé de la Route du Rhum, qui sera longue de 3.542 miles. Un tracé qui favorisera une navigation plutôt sud, mais avec des relais incontournables: le Cap Finistère, les Açores et l’Arc Antillais. "Autant pour le Vendée Globe, on peut se dire que c’est la folie parce que c’est long. Autant là c’est vraiment une course sportive, ça va durer sept jours, pronostique la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Ça va aller vite, avec les nouvelles technologies, il va falloir dompter la machine." Et les éléments du parcours, aussi.
Les favoris: Gabart, une étiquette à conforter
Ils sont six. Mais en réalité trois à être vraiment favoris pour la victoire finale. La Route du Rhum devrait se jouer entre Sébastien Josse (Maxi Edmond de Rothschild), Armel le Cléac’h (Banque Populaire), vainqueur du dernier Vendée Globe, et François Gabart (Macif). "J’ai la chance de faire partie de cette catégorie et de faire partie des favoris pour la victoire finale. Je l’assume plutôt bien, assure le skipper avant le départ. On s’est battu comme des chiens depuis des mois pour avoir le trimaran Macif le plus performant possible. Je me suis beaucoup entraîné."
Si son bateau a certes évolué, Gabart le maîtrise (très) bien désormais. Plus que Le Cléac’h, qui a moins de vécu avec Banque Populaire et avait chaviré en avril dernier avec son bateau. Sachant que Thomas Coville (Sodebo) et Francis Joyon (Idec Sport) joueront des outsiders acharnés, la lutte pour la victoire s’annonce passionnante. "Il va falloir surveiller tous les bateaux, estime Gabart. Je pense qu’on est vraiment 5 à jouer la gagne. Je rêve d’arriver à cinq sur la Guadeloupe et que l’on se tire la bourre jusqu’au bout, avec une arrivée au photo-finish". Un final de rêve, pour tout le monde.