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Transat Jacques Vabre: "48h pas du tout glamour!", sourit Basile Buisson

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Tout au long de la Transat Jacques Vabre, Kieran Le Borgne et Basile Buisson, les deux skippers engagés dans la catégorie des Class 40 avec leur bateau "Google Chrome - Du Virtuel au Réel" envoient des "cartes postales" à RMC Sport.

Après le récit des premières heures de courses réalisé par son co-équipier Kieran Le Borgne, c’est au tour de Basile Buisson de revenir sur ses quatre premières journées de transat peu banales. Le skipper, lauréat du processus de qualification lancé par le jeu virtual regatta ne s’attendait pas à se retrouver au port à Lorient au bout de deux jours à cause de la tempête Ciaran.

"C'était clairement sage de ne pas nous faire partir là-dedans. Je suis assez impressionné par le courage de la direction de course de prendre une décision comme ça qui implique énormément de changements. Je pensais qu'ils nous feraient attendre une semaine au Havre. Quand ils l’ont annoncé à l'ensemble de la Class40 samedi matin tout l'amphi a applaudi. Ça a quand même été une étape très costaud jusqu’à Lorient. Quand on a vu les Ultim partir, ça fumait derrière eux. C'était impressionnant. C'était vraiment la cavalcade. Je venais de vivre de fortes émotions au moment de larguer les amarres du ponton. C'était un beau moment de partage et partir avec toute cette foule c’était magnifique. Je n'avais jamais fait de départs de courses comme ça, être entouré par autant de gens qu'on connaît ou qu'on ne connaît pas d'ailleurs c'est génial. C'était vraiment vraiment génial!

Une fois le départ donné on était vraiment dedans directement. On repense à tous ceux qu'on a croisé pendant le village et il y avait aussi ma compagne qui était là sur un zodiac mais tu es tellement concentré par le départ et les conditions météo qu'au final on ne les a vus un petit peu qu’avant le départ. Après ils sont revenus nous voir apparemment au niveau du passage de la bouée mais on ne les a pas du tout vus. Ces deux premiers jours ont été difficiles. On a eu assez peu d’échanges finalement avec Kieran. C'était "tout va bien? ouais. Ok, on avance comme si, comme ça. Si c’est bon pour toi, je me repose." Du coup on a essayé de se reposer au maximum parce que le but du jeu c'était de se mettre à l'abri, fermer les yeux et essayer de déconnecter un peu pour être d'attaque une demi-heure ou une heure après. On a quand même réussi à s'abriter un petit peu à l'approche de la pointe du Cotentin, profiter de l'abri et des courants de marée qui nous ont permis de bien avancer. On a eu pas mal de casse aussi. On a arraché le support de l'antenne satellite. Puis notre barre au passage du raz Blanchard. On a tout fini au pilote automatique ce qui était assez costaud quand les vagues étaient fortes. Au passage du four et du raz de Sein c'était tendu car si on perdait notre pilote on n’avait plus rien. On a aussi une cloison qui s’est fissurée à l’avant du mât à force de taper.

48h pas du tout glamour! Tout ce que j'ai mangé je l'ai vomi assez peu de temps après donc ça a été assez fatiguant. On savait que ça allait être dur et ça l'a été mais au final on est quand même content parce qu'on a réussi à faire des trajectoires qui étaient quand même assez cohérentes et à avoir un bateau qui est plutôt pas mal passé donc assez satisfaits de notre classement à l'arrivée. On a hâte qu’il fasse beau et chaud, partir dans les alizés pour les prochaines cartes postales."

Pierre-Yves Leroux